Une étude de Michael Page, en partenariat avec ChooseYour Boss, sur le panorama du recrutement et de l’emploi IT en France, révèle un marché dynamique, mais à deux vitesses pour les professionnels de l’IT. Avec un nombre d’offres d’emploi publiées au premier trimestre 2021 quasi constant comparé à la même période en 2019, les métiers de l’IT figurent parmi ceux qui résistent le mieux à la crise sanitaire et économique. Néanmoins, si le marché de l’emploi IT, porté par les besoins de transformation des entreprises et l’essor du commerce en ligne, reste dynamique, 79 % des professionnels de l’IT (toutes expertises et formations confondues) considèrent que le marché est moins favorable depuis le début de la crise sanitaire.
« Une perception qui peut s’expliquer par une baisse du nombre de pistes d’emploi et un allongement de la durée des recherches pour de nombreux professionnels, dont les expertises sont désormais moins recherchées », explique le rapport. Pour certains, le marché s’est donc tendu, car 36 % des professionnels de l’IT en recherche de poste n’ont aujourd’hui aucune piste d’emploi, tandis que 42 % déclarent en avoir une ou deux. Et quand 52 % des professionnels interrogés imaginent une recherche d’emploi de 0 à 3 mois, le délai pour les professionnels en recherche est aujourd’hui supérieur à 4 mois dans 65 % des cas.
Le décalage entre l’offre et la demande
Cette situation s’explique par une conjonction défavorable de deux facteurs, d’une part « l’abandon ou le report de nombreux projets qui pénalise les fonctions transverses, et d’autre part un vivier conséquent de candidats qui réduit les besoins en compétences sur les fonctions liées aux infrastructures », selon Gilles Gobron, patron de ChooseYourBoss. Pour autant, un véritable paradoxe perdure sur le marché du recrutement IT, car les volumes de recrutement restent élevés : pas moins de 78 % des entreprises font part de leur intention de recruter des profils IT en 2021.
Selon le rapport, l’explication de ce paradoxe se trouve dans l’inadéquation de plus en plus prégnante entre les besoins des entreprises et les compétences disponibles. Près de 8 entreprises sur 10 rencontrent des difficultés à recruter des experts de l’IT (71 % en Île-de-France et 83 % en région), et 69 % citent comme raison première de ces difficultés le manque de profils aux compétences adaptées. L’impossibilité de proposer des rémunérations attractives, enjeu clé pour attirer les profils les plus rares notamment, est ensuite citée par 38 % des répondants, devant la situation géographique de l’entreprise (31 % en Île-de-France et 42 % en région).
« Le contraste entre les compétences recherchées et celles disponibles relance le débat structurel autour de la formation, académique ou professionnelle. Sur les métiers de l’IT, les entreprises continuent de privilégier la maîtrise technique (57 %) aux diplômes. En quête de professionnels agiles et capables d’apprendre en continu pour répondre à leurs besoins évolutifs, les entreprises portent par ailleurs une attention de plus en plus forte aux compétences comportementales ou soft skills (37 %) », souligne Sacha Kalusevic, directeur senior chez Michael Page Technology.