Le LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essai) s’attaque au problème épineux de la qualification de l’intelligence artificielle. Ayant obtenu un financement de l’État à hauteur de 390 000 euros, le laboratoire travaille à la création de la première plateforme générique mondiale dédiée à l’évaluation de l’intelligence artificielle. Il développe depuis plusieurs années des méthodes d’évaluation des performances et de la sécurité des robots agricoles et industriels, des véhicules autonomes, des systèmes de reconnaissance vocale et d’images, et bien d’autres encore. Le but est de doter la France, à travers le LNE, d’une plateforme unique au monde.
Baptisée LEIA (Laboratoire d’évaluation de l’intelligence artificielle), la plateforme est constituée d’une salle de six mètres de diamètre et de trois mètres de hauteur. Elle sera équipée d’un système de vidéoprojection à 360°, permettant de reconstituer une « nature artificielle » et de plonger les systèmes à évaluer (robots d’aide à la personne, caméras intelligentes, robots d’intervention civils et militaires, etc.) dans une réalité dynamique simulée. L’ensemble permet de soumettre ces robots à une multitude de scénarios de tests et d’en évaluer les réactions dans un environnement contrôlé.
Des environnements simulés complexes
L’élément central et essentiel de LEIA est un logiciel de simulation permettra de générer des scénarios de test dynamiques et réalistes offrant une multitude d’environnements (intérieur d’un appartement, route, etc.) et d’ambiances (conditions météorologiques et sonores, luminosité, etc.). Il permet de reconstituer un monde virtuel avec des scènes complexes, tel que des personnes qui se déplacent dans un appartement ou un trafic routier grâce à des images réalistes en très haute définition.
Le simulateur sera capable de prendre en compte, en temps réel dans la scène projetée, les données de mouvement acquises via l’instrumentation des systèmes en cours de caractérisation (déplacement des roues et chenilles, des jambes mécatroniques, etc.). À l’heure actuelle, aucun logiciel de simulation disponible sur le marché n’est aussi complet. Il sera construit sur la base d’un produit déjà éprouvé pour la mise au point de systèmes de mobilité autonomes, mais des modules complémentaires seront ensuite développés pour élargir le champ des environnements. Le laboratoire LEIA devrait être inauguré dans 18 mois selon la porte-parole du LNE.