Les métiers de la cybersécurité ont bien changé ces dernières années. Leur rôle est devenu à la fois critique, polyvalent et stratégique. Ils sont passés de la protection contre les menaces et la gestion du risque cyber à un rôle prépondérant dans la gestion de l’image de marque de l’entreprise et de sa stratégie d’adoption des nouvelles technologies.
Pour suivre cette évolution, l’ANSSI lance un Observatoire des métiers de la cybersécurité. Dans ce cadre et en partenariat avec l’Afpa, l’agence publie une étude intitulée les Profils de la cybersécurité, afin de mieux connaître les enjeux des professionnels et des recruteurs. L’enquête, menée auprès de 2 381 professionnels de la cybersécurité, révèle les tendances chiffrées sur les profils types, la formation, l’expérience, le recrutement, la rémunération et l’épanouissement au travail.
D’après les résultats de l’étude, les professionnels de la cybersécurité sont très majoritairement des hommes (près de90 %), avec un taux de féminisation un peu plus marqué dans les structures spécialisées, les entreprises spécialisées dans la cybersécurité. La population travaillant dans des structures spécialisées en cybersécurité est plus jeune, les moins de 30 ans atteignant près de 30 %, soit10 points de plus que chez les professionnels des structures non spécialisées.
Jeunes dans le métier, mais très qualifiés
Au regard de leurs compétences, les professionnels sont très qualifiés. Plus des trois quarts des professionnels possèdent un diplôme ou un niveau de qualification supérieur ou égal à bac+5. Cette proportion est de plus de 8 professionnels sur
10 chez ceux exerçant dans les structures spécialisées en cybersécurité. Les domaines d’expertise d’origine de plus des trois quarts des répondants sont des domaines techniques : l’informatique/le numérique hors cybersécurité, pour près de la moitié des répondants, et la cybersécurité pour un tiers d’entre eux.
Avec l’explosion des attaques, le secteur de la cybersécurité recrute beaucoup. De ce fait, une forte proportion de profiles est encore jeune dans le métier. Un peu moins de la moitié des professionnels ont une expérience dans le domaine de la cybersécurité inférieure ou égale à 5 ans. Cette donnée témoigne d’un développement fulgurant et récent de ces métiers. De plus, le domaine de la cybersécurité se caractérise par une forte intégration de nouveaux profils. Près de 45 % des répondants ont 5 ans et moins d’expérience en cybersécurité. Il est notable de constater que les nouveaux entrants dans les métiers de la cybersécurité ne sont pas uniquement de jeunes diplômés, une bonne proportion est composée de reconvertis. Ainsi, 29 % des 40 ans et plus ont 5 ans et moins d’expérience en cybersécurité.
Un tiers est rattaché à la DSI
Questionnés sur les conditions et les moyens dont ils disposent pour accomplir leurs missions, près de deux professionnels sur trois déclarent consacrer 100 % de leur temps de travail aux questions de cybersécurité. La part du temps de travail dédiée à la cybersécurité est plus importante dans les structures spécialisées (72 % contre 59 %). Elle varie également en fonction de la taille de la structure employeuse. Dans les structures non spécialisées en cybersécurité de 1000 salariés et plus, 70 % des répondants déclarent consacrer l’intégralité de leur temps aux problématiques de cybersécurité contre seulement 25 % dans les structures non spécialisées de 250 salariés et moins.
D’un point de vue hiérarchique, les professionnels de la cybersécurité sont près d’un tiers à être rattaché à la direction informatique. Pour les professionnels exerçant dans une structure non spécialisée, ce chiffre monte à 45 %. Un peu moins du cinquième (19 %) des professionnels des structures spécialisées en cybersécurité déclarent n’être rattaché à aucun service ou aucune direction. Ce chiffre s’explique principalement par la part des travailleurs non-salariés au sein de ces structures (14 %).
Rémunérations : la fracture n’est pas que numérique
Enfin, du point de vue des rémunérations, la fracture n’est pas que numérique entre les moins bien payés dans les petites structures et ceux qui travaillent dans des structures de 1000 salariés et plus. Un peu plus de la moitié (50,3 %) des professionnels perçoivent une rémunération brute annuelle comprise entre 35 000 € et64 999 € brut par an. Ils sont 11,8 % à percevoir une rémunération brute inférieure à 35 000 € (13 % pour les professionnels exerçant dans des structures non spécialisées) et 11,7 % une rémunération supérieure ou égale à 100 000 €.
Plus de 40 % des professionnels répondants les moins rémunérés (moins de 35 000 € annuellement) travaillent dans des structures de moins de 250 salariés. À l’opposé, plus de 63 % des plus rémunérés (75 000 € et plus annuellement) sont employés dans des structures de 1000 salariés et plus.