C’est la première fois que Singapour applique la nouvelle loi contre les Fake News (fausses informations) décrétée en octobre dernier, en dehors de ses frontières. Le journal State Times Review, tenu par Alex Tan, un Australien d’origine Singapourienne, a été sommé de retirer un article que le gouvernement qualifie de véhiculer de fausses informations. Le post révélait des informations sur l’arrestation d’un candidat prétendument accusé de fraude électorale. Le rédacteur en chef, Alex Tan a refusé de se plier à ces ordres en évoquant qu’en tant que citoyen australien, il n’accepterait pas les ordres provenant d’un gouvernement étranger. D’ailleurs, il a posté l’article sur diverses plateformes de partage comme Twitter, LinkedIn, Google Docs et Facebook. Finalement, c’est sur ce dernier que le gouvernement de Singapour a jeté son dévolu. Effectivement, Facebook a été sommé par les autorités de signaler les informations contenues dans l’article comme fausses.
Facebook s’est plié à la demande du gouvernement en mettant une note en bas de la publication de l’article, précisant que légalement Facebook était tenu de s'y contraindre devant les autorités. La plateforme de réseau social a aussi déclaré avoir appliqué l’étiquette « Fake News » à l’article, conformément à la loi. Néanmoins, la note n’est visible que par les utilisateurs singapouriens. Ce n’est pas la première fois que Facebook se plie aux injonctions de gouvernements pour le blocage de publications que ces derniers qualifient de mensongères. En un an, Facebook s'y est contraint plus de 18.000 fois. Néanmoins, Facebook, dont le siège en Asie se trouve justement à Singapour, espère que la nouvelle loi contre les fausses informations n’aura pas d’impact sur la liberté d’expression. Cette dernière prévoit de lourdes peines aux contrevenants, allant de sanctions financières à des peines d’emprisonnement. La loi singapourienne bannit l’utilisation de faux comptes ou de robots pour la diffusion de fausses informations.
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