C’est presque un mythe, mais Google l’aurait fait. La firme de Mountain View aurait atteint une étape clé dite de la « suprématie quantique ». Ce terme difficilement compréhensible pour les profanes correspond à la situation pour laquelle l’utilisation de l’ordinateur quantique est nécessaire pour effectuer un calcul lorsque celui-ci n’est plus à la portée d’un ordinateur traditionnel. L’opération aurait été réalisée par l’ordinateur quantique de 53 qubits de Google : Sycamore. Celui-ci aurait réussi à réaliser un calcul spécifique en 3 minutes et 20 secondes sur lequel le supercalculateur Summit, l’ordinateur le plus puissant au monde, aurait mis plus de 10.000 ans ! La suprématie quantique est déclarée lorsqu’une fonction spécifique n’est plus réalisable que par un ordinateur quantique.
Les résultats ont été annoncés par le Financial Times, à partir de documents sur le site web de la NASA. Par contre, d’autres sociétés le contestent. C’est le cas d’IBM par la voix de son responsable de recherche, Dario Gil. Selon ce dernier, les résultats affichés ne peuvent pas être considérés comme la suprématie quantique, étant donné que Sycamore est uniquement destiné à réaliser une tâche particulière. D’ailleurs, l’équipe de recherche de Google elle-même reste prudente. En effet, ses membres n’ont pas expressément utilisé le terme de « suprématie quantique » dans leurs résultats. Par contre, d’autres spécialistes affichent beaucoup plus d’enthousiasme. C’est le cas de Daniel Lidar, un professeur d’ingénierie à l’Université de Californie du Sud, qui a déclaré que les résultats obtenus par Google ont le mérite d’ouvrir la voie vers le développement futur de l’informatique quantique.