La fabrication additive a dépassé l’impression des gadgets en plastique pour intégrer le cycle de vie des produits industriels. L’impression 3D peut aujourd’hui théoriquement tout faire… Comme fabriquer des chips de pomme de terre ! Si seulement elle pouvait le faire rapidement !
Si l’on se place du côté de l’industrie, la fabrication additive affiche aujourd’hui une certaine maturité (lire « La fabrication additive atteint la maturité industrielle »). En l’espace de quelques années, une multitude de barrières ont été franchies, faisant désormais de cette technologie, l’impression 3D, une réalité industrielle.
Tel est le constat que John Hart, co-fondateur de Desktop Metal au sein du MIT, est venu affirmer lors des conférences EmTech Next. Cet expert voit dans l’utilisation de l’impression 3D dans diverses étapes de la vie d’un produit et de plus en plus d’industries une preuve de la maturité de la technologie.
Que ce soit chez les fabricants d’imprimantes 3D, dans l’industrie, dans la conceptualisation et le prototypage, la fabrication additive est bien présente. Et elle commence à sérieusement perturber la supply chain, avec la perspective de créer de nouveaux modèles économiques.
Dernier exemple en date, la firme américaine Frito-Lay, filiale de PepsiCo, s’est lancée dans le prototypage de chips de pomme de terre imprimées en 3D. Il ne s’agit pas de fabriquer des chips, mais de concevoir une lame destinée à couper les pommes de terre afin d’obtenir une géométrie de chips qui corresponde aux attentes des consommateurs.
L’impression additive demande encore beaucoup d’interventions manuelles, pour la création et l’adaptation des fichiers, la gestion des matières, les finitions, le nettoyage. Dans un proche avenir, 3 à 5 ans, John Hart prévoit que les processus d’impression 3D pourront être intégralement automatisés.
Restera probablement un point à améliorer, même si en la matière des progrès considérables ont été réalisés : la vitesse d’impression. C’est, peut être avec en moindre mesure le manque de compétences sur les technologies et la manipulation des différent formats de fichiers 3D, le dernier handicap qui nuit à la pratique de l’impression 3D en masse.
L’industrie ne peut se contenter des limites considérées comme appropriées pour la production additive. Aujourd’hui, les industriels qui la pratiquent recherchent l’équilibre entre le coût de l’impression et la valeur du produit imprimé. Le coût ne cesse de baisser, mais la valeur ne se justifie que sur la fabrication de pièces ou d’objets en petites quantités. La courbe des coûts étant à la baisse, ne manquera plus qu’à augmenter la vitesse d’impression jusqu’à se rapprocher de celle de la fabrication classique pour que la fabrication additive s’impose jusqu’aux productions de masse.
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