L’agence de presse russe RosBiznesKonsalting (RBK) a récemment publié que les autorités russes et les principaux fournisseurs d’accès internet du pays vont couper internet dans le cadre d’une expérience planifiée. Cette initiative a pour but de recueillir des informations qui vont permettre l’identification des modifications concernant un projet de loi présenté au parlement russe en 2018. Le premier projet de loi prévoit que les principaux fournisseurs d’accès internet russes doivent garantir l’indépendance de l’espace internet du pays en cas d’agression étrangère, ce qui requiert la mise en place d’un dispositif permettant de déconnecter le pays du reste d’internet. Les entreprises de télécommunications russes doivent également rediriger le flux de données internet russe vers des points d’échange approuvé par Roskomnazor, l’organisme de surveillance des télécommunications russes. Roskomnazor va jouer le rôle de modérateur dans le trafic internet pour bloquer les contenus interdits tout en s’assurant que le trafic entre les utilisateurs russes reste dans le pays et qu’il ne soit pas redirigé vers des serveurs étrangers.
Pour le moment, les autorités russes n’ont pas communiqué la date à laquelle internet sera coupé. Par contre, il se pourrait que le test soit effectué avant le 1er avril, qui est la date limite pour le dépôt des amendements à la loi dans le cadre du Programme national sur l’économie numérique. Le test de déconnexion d’essai a été approuvé par Natalya Kaspersky, la directrice de la société russe InfoWatch et cofondatrice de Kaspersky Lab. La RBK souligne également que tous les fournisseurs d’accès internet du pays étaient en accord avec les objectifs des autorités. Cependant, certains acteurs affirment leurs craintes par rapport à la mise en œuvre technique. Selon eux, l’application de ce projet de loi entrainera des perturbations dans le flux de données de l’internet russe. Pour la concrétisation du projet, les autorités russes ont promis de financer les modifications d’infrastructures et la mise en place des nouveaux serveurs qui vont servir à rediriger le trafic vers le point d’échange géré par Roskomnazor.