Dans un marché en croissance, mais où les entreprises peinent encore à industrialiser leurs projets d’intelligence artificielle, Lenovo dévoile une offre de stockage conçue pour soutenir à la fois l’inférence, l’IA générative et les architectures cloud hybrides. Cette annonce s’inscrit dans une dynamique de repositionnement stratégique du groupe, qui souhaite capitaliser sur la montée en puissance des charges IA pour consolider sa place dans l’écosystème des infrastructures critiques.
Une réponse directe aux besoins de l’IA d’entreprise
Selon une étude IDC commandée par Lenovo, trois enjeux structurent les projets IA en zone EMEA : la souveraineté des données, la conformité réglementaire et la qualité de la donnée. Pourtant, la mise à l’échelle reste freinée par des infrastructures peu adaptées aux volumes et à la complexité des flux IA. Pour y répondre, Lenovo introduit vingt-et-un nouveaux modèles ThinkSystem et ThinkAgile, optimisés pour le calcul accéléré, la virtualisation et la gestion de la donnée. Ces solutions promettent jusqu’à 97 % de réduction de consommation énergétique, 99 % de gain de densité, et jusqu’à 40 % d’économies sur les licences logicielles dans certaines configurations de virtualisation.Parmi les innovations :
- ThinkSystem DG : des baies à haute densité unifiant fichiers, blocs et objets, avec stockage 100 % flash.
- ThinkAgile HX “GPT-in-a-box” : première appliance HCI à refroidissement liquide (Lenovo Neptune™), optimisée pour l’inférence IA générative.
- Kits Hybrid AI Platform : configurations prêtes à l’emploi pour démarrer rapidement des workflows IA de type RAG (retrieval-augmented generation).
Une bataille stratégique pour la pile IA
Lenovo n’est pas seul sur ce terrain. Le marché de l’infrastructure IA est aujourd’hui dominé par des acteurs comme Dell, HPE et Supermicro, tous engagés dans une course à la spécialisation des architectures pour supporter l’IA générative et l’analyse temps réel. Lenovo cherche à se différencier par une approche intégrée mêlant calcul, stockage et durabilité, tout en s’appuyant sur son expertise dans les appliances préconfigurées et la gestion centralisée avec Lenovo XClarity.Ce virage vers l’« A Ready Infrastructure » vise à capturer une part croissante d’un marché estimé à 90 milliards de dollars d’ici 2030, selon McKinsey, où les besoins explosent en matière de traitement distribué, d’inférence à la volée et de continuité de service. Dans un climat de tension sur les budgets et de durcissement des exigences environnementales, la sobriété énergétique devient un argument central. Le système ThinkAgile HX à refroidissement liquide promet jusqu’à 25 % d’économie d’énergie par rapport aux générations précédentes, tout en garantissant des performances constantes sur des charges critiques.
Côté sécurité, Lenovo met en avant une protection autonome contre les rançongiciels, des fonctionnalités de chiffrement avancé, ainsi que des mécanismes de bascule transparente pour assurer la résilience des données en continu, élément décisif pour les secteurs régulés (santé, finance, services publics).
Une stratégie de différenciation fondée sur l’écosystème
Avec cette nouvelle gamme, Lenovo veut renforcer son positionnement dans les datacenters de nouvelle génération, en s’appuyant sur des partenariats technologiques (Nvidia, VMware, Nutanix) et des modèles de déploiement simplifiés. L’approche « kit IA » s’adresse en priorité aux entreprises intermédiaires et grands comptes souhaitant expérimenter des cas d’usage de l’IA sans refondre entièrement leur infrastructure.L’entreprise cible notamment les besoins en inférence sur site pour des applications industrielles ou sensibles ; la virtualisation avancée pour centres de calcul IA ; le traitement de gros volumes dans un cadre réglementé. Cette stratégie s’inscrit dans une tendance de fond du marché BtoB : l’essor des architectures désagrégées, la recherche d’agilité dans les déploiements IA, et la nécessité de concilier performance et durabilité.
