Dans le cadre d’une transaction entièrement en numéraire évaluée à 6,5 milliards de dollars, Ampere fonctionnera comme une filiale à part entière de SoftBank Group et conservera son nom. Les principaux investisseurs précédents d’Ampere — Carlyle et Oracle — vendent leurs positions respectives dans Ampere.
Fondée en 2017 par Renée James, ancienne présidente d’Intel, Ampere Computing s’est rapidement imposée comme l’un des principaux acteurs dans le domaine des processeurs destinés aux datacenters. L’entreprise a su se démarquer en développant des puces conçues spécifiquement pour répondre aux exigences des fournisseurs de services cloud : performances élevées, faible consommation d’énergie, et optimisation pour des charges de travail massivement parallèles.
Capter une part de la valeur de la transition vers l’IA
Dès ses débuts, Ampere s’est concentrée sur l’innovation, introduisant des architectures conçues pour offrir une densité de calcul accrue et une efficacité énergétique qui les distingue des solutions x86 traditionnelles. Des entreprises telles que Microsoft et Oracle ont adopté les processeurs Ampere pour alimenter leurs datacenters, ce qui a permis à la société de gagner en crédibilité et en visibilité sur le marché.La demande croissante pour des infrastructures cloud plus efficaces a propulsé des processeurs frugaux au premier plan. Ampere, avec son expertise et sa base de clients, représente une opportunité stratégique pour SoftBank de s’insérer dans cette tendance. Ensuite, le profil de l’équipe dirigeante d’Ampere, combiné à sa capacité à innover rapidement, en fait un partenaire idéal pour un acteur cherchant à prendre une position dominante dans les technologies d’avenir.
SoftBank pour sa part n’a pas abandonné sa stratégie d’investissement dans les puces pour centres de données. L’échec du rachat d’Arm par Nvidia, initialement annoncé en 2020 et finalement abandonné en 2022 en raison d’obstacles réglementaires majeurs, a pu jouer un rôle dans la décision ultérieure de SoftBank d’acquérir Ampere Computing. Une nouvelle tentative de SoftBank de capitaliser sur le potentiel de cette architecture, cette fois-ci en se positionnant sur le marché des infrastructures cloud et des datacentres durables, un segment où Arm commence à gagner du terrain face à l’architecture x86. Ainsi, l’échec de la vente d’Arm pourrait avoir redirigé les ambitions de SoftBank vers une acquisition stratégique lui permettant de détenir directement une part d’un marché prometteur basé sur la même technologie sous-jacente.
Pour SoftBank, c’est une occasion de capter une part de la valeur créée par la transition vers des architectures plus légères, plus performantes et moins gourmandes en énergie. Cette stratégie s’aligne également avec les tendances mondiales en matière de durabilité et d’efficacité énergétique, deux priorités croissantes pour les entreprises et les fournisseurs de services cloud.