Avec le rachat de Taikun, Cloudera enrichit sa plateforme hybride pour répondre aux nouvelles exigences des entreprises en matière de déploiement d’applications et de workloads d’IA dans des environnements distribués et hautement réglementés.

Cloudera annonce l’acquisition de la société tchèque Taikun, spécialisée dans la gestion de Kubernetes et des infrastructures cloud hybrides et multicloud. Cette opération, officialisée le 4 août 2025, renforce la capacité de Cloudera à proposer une plateforme unifiée de services de données et d’intelligence artificielle opérable dans tous les environnements, des clouds publics aux datacenters souverains, en passant par les installations air-gapped.

L’intégration de la technologie de Taikun doit permettre à Cloudera de franchir un cap dans la mise en œuvre de son infrastructure « cloud anywhere » — un socle conçu pour redonner aux entreprises le contrôle sur leurs données, quelle que soit leur localisation.

Il s’agit en définitive d’unifier les opérations cloud et IA dans un paysage informatique éclaté. Alors que les entreprises accélèrent leurs projets d’IA tout en composant avec des contraintes réglementaires et des systèmes distribués, la fragmentation des environnements informatiques devient un obstacle majeur.

La multiplication des outils de gestion, des couches d’orchestration et des contraintes de conformité empêche la fluidité des opérations et ralentit la mise à disposition des insights. Cloudera s’attaque directement à cette problématique en combinant sa plateforme de données, déjà fortement orientée big data et analytique, avec la couche Kubernetes-native de Taikun.

Réduction des coûts et accélération du time-to-insight

Cette combinaison a pour but de simplifier les déploiements multienvironnements en fournissant une interface intégrée pour l’orchestration, la mise à l’échelle, la supervision et les mises à jour continues, tout en garantissant un haut niveau de contrôle. Selon Cloudera, les clients peuvent désormais exécuter des services de données et d’IA dans le cloud, sur site ou à la périphérie, avec la même agilité, sans sacrifier la performance ni la conformité. Taikun est notamment compatible avec des environnements hautement sécurisés comme GovCloud, Sovereign Cloud et les infrastructures air-gapped.

Outre l’unification des environnements, Cloudera met en avant les gains opérationnels de cette acquisition. Les mises à jour s’effectuent sans interruption de service, les ressources sont allouées de manière optimisée, et l’intégration avec les services Cloudera et ceux de ses partenaires devient plus fluide.

L’approche « Bring Your Own Engine » permet aux clients d’adopter les moteurs et bases de données de leur choix, Spark, Kafka, Trino, HBase ou encore Ozone, tout en restant dans l’écosystème Cloudera. Cette flexibilité contribue à réduire le coût total de possession et à accélérer les déploiements, notamment dans les projets IA où le time-to-value est
devenu critique.

Consolider une stratégie orientée plateforme intégrée

Cette acquisition est la troisième menée par Cloudera en quatorze mois, après celles de Verta (mai 2024, MLOps) et d’Octopai (novembre 2024, catalogage et lignage de données). Ce triptyque illustre la volonté de l’éditeur de construire une plateforme complète, combinant ingestion, traitement, gouvernance, orchestration et déploiement de modèles IA. En s’appuyant sur Taikun, Cloudera complète désormais la dimension infrastructurelle de sa pile, avec une orientation marquée vers l’hybridation et la souveraineté.

Outre la technologie, Cloudera hérite de l’équipe d’ingénierie de Taikun, qui viendra renforcer ses capacités de R&D sur les sujets Kubernetes et edge computing. Le site tchèque de Taikun deviendra le nouveau pôle de développement européen de Cloudera. Une manière pour l’éditeur de signaler son ancrage sur le continent, à l’heure où les enjeux de souveraineté technologique et de conformité réglementaire s’intensifient.

Reste à observer comment Cloudera parviendra à intégrer l’ensemble de ces briques technologiques dans une expérience réellement unifiée, alors que les plateformes de données se disputent une place centrale dans les architectures IA hybrides de demain.