Près de trois quarts (70 %) des entreprises ne parviendraient pas à profiter pleinement de la valeur de leurs données ce qui freinerait leur capacité à innover.
L’étude de VMware repose sur les réponses de 100 cadres dirigeants dotés de profils autres que techniques et issus de sociétés du Top 2000 de Forbes au Royaume-Uni. Mais ces résultats peuvent certainement s’appliquer à la France.
Donc, si l’on en croit cette enquête, 70 % des organisations ne parviennent pas à innover en raison d’une mauvaise utilisation de leurs données. Et cette situation entraîne des conséquences sur leur activité à plus ou moins long terme.
Si près du tiers (30 %) des dirigeants font de la réduction des coûts leur objectif stratégique numéro un, avec la récession qui s’annonce, la clé de l’innovation à court et long terme pourrait résider dans une meilleure utilisation des données.
En effet, plus de la moitié (59 %) des personnes interrogées estiment que les organisations dont le décisionnel repose en premier lieu sur des données dérobent des parts de marché à leurs concurrentes.
En outre, 58 % des répondants craignent de se voir distancés par la concurrence à défaut d’améliorer leur utilisation de leurs données. Tous ces éléments soulignent à quel point l’inaptitude des organisations sur le front de l’innovation peut affecter leur compétitivité.
Mais quels sont les obstacles qui les empêchent d’être plus compétitifs ? Parmi les difficultés évoquées par les dirigeants figurent :
- les volumes excessifs de données (83 % des répondants)
- l’accès aux données adéquates (74 %)
- les contraintes technologiques (60 %).
La souveraineté des données est également une problématique majeure. Enfin, les directives nationales (76 %) et sectorielles (67 %) sont ainsi mentionnées comme des obstacles importants à l’exploitation du potentiel des données.
Le risque de faillite est réel pour les entreprises incapables de transformer rapidement leurs idées en nouveaux produits, services et stratégies. Révélé pour la première fois au sein d’un rapport publié en 2018 par la Bayes Business School et VMware (Innover dans l’économie de l’exponentiel), le fossé entre innovation et exécution se creuse aujourd’hui sous le poids des difficultés rencontrées par les organisations dans la gestion de leurs données.
Selon les dirigeants interrogés, 4 des 7 principaux objectifs stratégiques de leur entreprise pour les deux prochaines années nécessitent de bénéficier de données suffisamment précises, pertinentes et rapidement accessibles pour pouvoir prendre des décisions mieux éclairées dans une variété de domaines.
De plus, 52 % des répondants incitent leurs équipes à innover davantage, et à trouver de nouvelles façons d’introduire des produits, services et stratégies sur le marché.
Ainsi, 64 % des entreprises utilisant l’IA et le machine learning ont réussi à passer au stade supérieur en matière d’innovation et ce grâce à une utilisation efficace de leurs données et à un appui sur leurs ressources humaines, leurs processus et leurs technologies. À condition d’avoir assez de données…
« Malheureusement, en dépit des progrès effectués dans la mise en application de ces idées, le problème de fond persiste en raison d’un manque de capacités et de compétences numériques, d’infrastructures trop rigides, et d’une variété de contraintes et de risques liés aux problématiques de souveraineté des données et de conformité », déclare le professeur Feng Li, directeur de la gestion des informations à la Bayes Business School (City, University of London).
Ce dernier a rédigé la préface du nouveau rapport Innovation-Execution publié par VMware à la suite de la première édition publiée en 2018. « Il est intéressant de constater que les volumes excessifs de données et les difficultés à accéder aux informations adéquates sont les principaux obstacles évoqués. En outre, les technologies utilisées par de nombreuses organisations les empêchent de mettre davantage l’accent sur leurs données, et donc de saisir certaines opportunités stratégiques. »
Mais par exemple, l’IA n’est pas la solution miracle pour prendre les meilleures décisions commerciales.