L'investisseur hongkongais DKV a nommé VITAL, un logiciel d'analyse des données, à son conseil d'administration, avec une voix au vote.


Des robots dans les entreprises, ce n'est pas une nouveauté, mais un algorithme qui siège à un conseil d'administration, c'est une première.

Elle vient d'être franchie par un capital-risqueur chinois, Deep Knowledge Venture (DKV), basé à Hong-Kong. Et le nouvel élu s'appelle VITAL (Vitalidating Investment Tool for Advancing Life sciences). VITAL ne siègera pas directement au conseil de DKV, composé de 5 membres, mais sera systématiquement consulté avec une voix au vote. 

Un algorithme pour prendre position

VITAL est un logiciel de 'machine learning' pour l'analyse des données, dont les algorithmes accompagnent la prise de décision dans les domaines de l'intelligence de marché pour les fonds de pension, les assurances et les gouvernements. Il est développé par le britannique Aging Analytics.

Chez DKV, VITAL est chargé de l'analyse les tendances liées au financement des entreprises des sciences de la vie, le fonds étant spécialisé dans l'investissement dans les domaines des thérapies et de la médecine régénératives pour les personnes âgées. Le logiciel offre également des capacités d'analyse profonde de la chaine d'approvisionnement afin d'explorer un secteur d'activité.

1 voix au conseil

La démarche aurait déjà été testée par deux fois, les conclusions données par VITAL ayant été jugées favorables à la prise de décision du conseil.

Le logiciel présente deux avantages : il possède la capacité d'analyser de très gros volumes de données, automatisant ce qu'un humain ne pourrait faire au même rythme et avec la même pertinence dans les résultats ; et surtout il n'est pas influençable, les sentiments ne peuvent influer sa décision.

Des robots au conseil d'administration avec un droit de vote, c'est une première et dans le cas de DKV - ou éventuellement d'autres sociétés d'investissement - elle a du sens. Même si ce type d'outil peut aussi être exploité dans un processus de prise de décision sans qu'il apparaisse au conseil. Le marketing trouve parfois des voies originales pour faire le buzz !

Il faut seulement souhaiter que si l'expérience est reprise, elle n'aboutisse à un modèle procédural totalement automatisé pour la prise de décisions stratégiques. Nul doute en revanche que certaines entreprises y trouveront des avantages pour des actions aussi sensibles que des cessions, des dégraissages, ou des licenciements... « Ce n'est pas moi, c'est l'algorithme... »