Rassurez-vous, au moment où nous écrivons ces lignes, la diplomatie s'active. En Ukraine, le bruit du canon n'a pas – encore (!) - retenti, et le bruit des bottes se limite à une bande organisée de miliciens armés et entrainés qui occupent des emplacements stratégiques en Crimée. Si la pression est réelle, la guerre n'est pas encore déclarée, ce que personne ne souhaite, ou tout du moins l'espérons nous...

Et pourtant, dans l'ombre, la guerre est bel et bien déclarée. Elle s'appelle cyber-guerre !

La cyber-guerre est déclarée !

C'est une bataille de l'ombre qui se livre actuellement, sans victime humaine directe. Une guerre qui se cache, où chacun peut affirmer ne rien faire et jouer la victime si l'on pointe ces dérives. Un conflit où chacun a ses chances, mais où les plus gros, les plus fortunés, les plus équipés gagneront presque toujours.

Ainsi, dès que le conflit s'est enflammé, les sites des opposants Ukrainiens se sont vus interdire l'accès à l'internet russe. En Crimée, les portails gouvernementaux sont désormais off-line. Ils rencontreraient des problèmes techniques non identifiés...

Des attaques ciblées

Les élus du nouveau parlement de Kiev ont été, et le sont toujours, la cible d'attaques visant la téléphonie IP. Selon certaines sources (la prudence est de mise!), des attaques ciblant l'infrastructure ukrainienne de téléphonie mobile proviendraient d'équipements installés sur les réseaux d'Ukrtelecom en Crimée, et contrôlés par des Russes. L'objectif étant en priorité de bloquer l'usage des téléphones des députés.

L'AFP évoque également des forces russes, ou tout du moins des miliciens non identifiés, qui auraient coupé des lignes téléphoniques et internet qui reliaient la péninsule de Crimée au reste de l'Ukraine. Des lignes d'alimentation et de communication autour du port de Sebastopol auraient été sabotées.

Des contre-attaques dispersées

La cyber-guerre n'est pas réservée à un seul camp. La 'résistance numérique' ukrainienne n'est pas en reste, même si ses actions semblent plutôt artisanales. Ainsi le site d'information Russia Today, pro-russe comme son nom l'indique, a été victime d'une attaque. Dans les titres des articles du site, les expressions 'Russia' et 'Russians' ont été remplacées par 'Nazi' et 'Nazis'.

La guerre électronique est clairement déclarée, mais elle se déroule dans l'ombre, loin des négociations. Pendant que les diplomates s'affairent, une véritable guerre se déroule, loin des médias, mais avec potentiellement des répercussions qui pourraient s'étendre largement au delà des frontières de l'Ukraine.

Quel impact sur la DSI et RSSI ?

Si la cyber-criminalité est un thème récurant pour les DSI et les RSSI, il nous faut désormais prendre également en compte les risques de cyber-guerre, dont les dégâts collatéraux restent à imaginer. Sans oublier que c'est une véritable guerre qui se déroule sous nos yeux, dans nos réseaux, une autre forme de guerre, plus sournoise, et plus dangereuse qu'on ne l'imagine.

Entre la NSA et les hackers Russes, Chinois, Iraniens, Israéliens, etc., le monde est en guerre !