Loin des vicissitudes de la jeunesse d'OpenStack, Platform9 est une solution de déploiement d'un cloud privé open source proposée en mode SaaS. De quoi rendre enfin OipenStack abordable, du déploiement à la gestion.

Il est parfois des start-up que l'on a envie de promouvoir rien qu'au contact franc et sympathique que l'on établit avec ses fondateurs. Platform9 est de celles là, la compétence sur un domaine en pointe, OpenStack, en plus.

Platform9 s'est construite sur une vision, celle d'un datacenter géré en mode SaaS... Mais ce marché affiche une certaine lourdeur qui rend ses évolutions lentes. C'est pourquoi, opportuniste, la jeune start-up, créée en octobre 2013, a recentré dès sa création ses activités sur le monde de l'OpenStack, au service du cloud privé. Bien géré, avec les outils qui vont bien techniquement et économiquement, le coût d'un cloud privé s'affiche nettement inférieur à un cloud public. Alors pourquoi s'en priver ?

Cloud OpenStack prêt à l'emploi

Son produit est une plateforme simple et automatisée de cloud OpenStack qui supporte les architectures de cloud privé de ses clients. Et les détache de la lourdeur de la maintenance, des mises à jour, des sauvegardes, etc. Platform9 fournit les outils de reconnaissance, d'intégration et de pilotage OpenStack de l'infrastructure mise en place par l'entreprise.

La start-up propose donc un environnement OpenStack validé et contrôlé, en mode SaaS, avec les API qui vont bien, et qui va reconnaître l'infrastructure déployée dans l'entreprise, importer les serveurs et les workloads existants à partir des implantations géographiques et les datacenters de l'entreprise, et prendre la main afin de la transformer en cloud privé.

Avantage Platform9

Sirish Raghuram, CEO et co-fondateur de Platform9, surfe sur une réalité d'une grande simplicité : « vous avez de l'argent, choisissez VMware, vous avez du temps, choisissez OpenStack ! ». Autrement dit, VMware propose une solution intégrale et rapide à déployer pour un prix élevé ; le cloud open source OpenStack nécessite du développement, donc du temps. Et les fondateurs de Platform9 savent de quoi ils parlent, ils sont tous les 4 de 'jeunes' vétérans de VMware...

Face à cette réalité, le projet mené par la start-up réunit les deux mondes : l'avantage d'une solution construite et validée, donc 'standardisée' et très rapide à déployer, avec son écosystème de connectivité via des API, sans la complexité des développements qui ont été pris en charge par son équipe intégralement américaine, au prix d'une solution open source, facturée à la consommation au CPU.

Le dashboard et les outils d'administration assurent la charge de l'infrastructure, l'utilisateur est fourni sur un mode de self-service. Par exemple pour piloter la migration et le pilotage dans le cloud des machines virtuelles sous VMware vSphere, qui sera supporté prochainement, ainsi que les containers Docker. Pour le moment, la solution prend en charge les environnements de virtualisation Linux/KVM.

Une start-up en devenir

Encore en version beta, la solution de plateforme 100 % cloud devrait afficher sa première version finalisée 1.0 en janvier prochain. La feuille de route 2015 prévoit le support de VMware vSphere, Docker, les modules OpenStack Cinder et Ceph. Et plus tard une version appliance.

Paradoxalement, Platform9, qui a levé 4,5 millions de dollars en Series A - première levée de fond qui lui permet de quitter le mode stealth/caché du développement pour devenir publique - auprès de Redpoint Venture, ne contribue pas à la communauté open source OpenStack ! Elle devrait rapidement combler cette lacune, a minima pour son image.

Mais comme dans le monde du Big Data Hadoop, avec Cloudera et MapR qui par exemple surfent sur les travaux communautaires, Platform9 devrait pouvoir se faire une place dans le monde de l'OpenStack. Ne serait-ce que pour permettre de déployer un cloud privé sur une infrastructure existante mais sans aligner une ligne de code... A faire rêver les observateurs du rattage de Cloudwatt !

Merci Harry Potter !

Petite anecdote, Platform9 tire son nom du quai magique 9 ¾ qui à la gare de Londres permet à Harry Potter et aux jeunes apprentis sorciers de rejoindre le train qui les mènera à l'école Poudlard.