Il est temps de passer des API (Application Programming Interface) aux APX (Application Programming Experience), affirme Mulesoft avec sa plateforme middleware dans le cloud d'intégration des API.

J'avais eu la chance de rencontrer Mulesoft en 2012, pour découvrir sa plateforme open source middleware ESB (Enterprise Service Bus) MuleESB, couplée à son nuage CloudHub - considéré par son fondateur et à l'époque CEO Ross Mason comme « l’unique plateforme pour tout connecter n’importe où » -, et son approche pragmatique des API. La start-up basée à San Francisco avait alors levé 37 millions de dollars, principalement auprès de Salsforce.

Aujourd'hui, Ross Mason a cédé sa place de CEO (une étape courante dans la vie d'une start-up américaine, prélude à son entrée dans le monde de la finance) pour devenir le VP Product Strategy de la société qu'il a créée. Et un dernier tout de table de 130 millions de dollars a permis à Mulesoft de continuer de promouvoir sa plateforme cloud d'intégration, mais surtout de devenir le spécialiste de la gestion des API, et d'étendre ses activités à travers le monde.

De l'intégration des applications à l'intégration des données

« Le cloud n'a pas réellement changé la façon dont les entreprises développent leurs applications, affirme Ross Mason. Le passage au modèle IT-as-a-Service rend les API stratégiques. Notre objectif est de normaliser la complexité liée à l'intégration des API. »

Pour répondre à cet objectif, la nouvelle version 3.5 de MuleESB a élargi l'intégration des applications à l'intégration des données. Mulesoft ne raisonne donc plus seulement en API, mais également sur un mode d'assets connectées, ce qui lui permet de contourner le problème du SaaS, des services d'applications dans le cloud dont les entreprises sont de plus en plus consommatrices, mais dont les applications ne sont pas dans le datacenter alors que les données devraient y rester.

La loi de Moore appliquée aux applications

L'entreprise ne peut plus se concentrer sur une application, de type ERP, mais doit faire face à la multiplication des applications et services de type SaS (Software-as-a-Service) qui répondent au modèle de plus en plus fragmenté des entreprises. Et Uri Sarid, CTO de MuleSoft, fait le constat de la multiplication des applications à un rythme élevé, au point de proposer une analogie avec la loi de Moore sur les processeurs. D'ailleurs, nombre de ces nouvelles applications ne sont autre que le résultat de l'intégration de plusieurs applications...

« Pour que les applications créent la différence, elles doivent devenir plus efficientes. Mais chez les concurrents également... En plus de la pression qui vient de l'intérieur, l'entreprise veut connecter les utilisateurs en mobilité. Elle doit donc adopter un cycle qui commence par la connexion des systèmes, puis le passage au SaaS, étendu vers l'extérieur avec les API, afin de connecter les applications. La clé de l'agilité s'appelle APX. »

Passer des API aux APX

L'APX, c'est l'API avec une couche d'expérience, soit l'Application Programming Experience. L'objectif que se fixe Mulesoft est de disposer d'un moyen plus simple pour concevoir et décrire les API, basé sur l'expérience. Ce moyen passe par un nouveau cycle de vie de l'API qui passe par une console d'administration de l'API, avec des processus de design, de simulation, de retour, de validation et de publication de l'API au travers d'une nouvelle norme, RAML (API RESTful).

APX est la réunion de l'application, de l'expérience et de la connectivité, exposée comme une API. Et Mulesoft entend proposer la plateforme d'intégration qui associe l'application, la donné et l'expérience. Soit l'API étendue à l'APX sur une plateforme d'intégration dans le cloud. La pochaine étape pour une start-up américaine qui n'a certainement pas fini de faire parler d'elle.