La Commission européenne avait accordé une période de transition supplémentaire de 6 mois, fixant la nouvelle date d'échéance de la migration SEPA ce 1er août 2014. A moins de 10 jours de l'échéance, seulement 7 entreprises sur 10 ont assuré la conversion du RIB en BIC-IBAN...

Ce 1er août 2014, toutes les organisations et entreprises européennes seront soumises à la norme SEPA (Single Euro Paiement Area), qui régit le mode de fonctionnement des paiements, virements et prélèvements, dans la zone euro. Or, une enquête de Sage menée fin juin révèle que si la mise en œuvre de la norme SEPA a avancé depuis le début de l'année, en France seulement 60 % des entreprises interrogées ont complètement migré vers SEPA.

Rappelons que SEPA présente l'avantage d'uniformiser le format d'échange des paiements en euros en imposant un nouveau format d'identité bancaire qui abandonne le RIB (en France) au profit du BIC-IBAN et d'un nouveau format d'échange de fichier XML. Cette migration permet de réaliser des paiements dans toute la zone euro à partir d'un pays membre. Mais elle nécessite de modifier les programmes de comptabilité ou de trésorerie à partir desquels ces paiements sont réalisés.

L'ambiguïté démontre la méconnaissance

Si l'enquête vient confirmer qu'une majorité d'entreprises ont déjà basculé SEPA – globalement 7 sur 10 sont prêtes, et un peu moins de 2 sur 10 déclarent qu'elles seront prêtes - elle recèle également quelques ambiguïtés qui laissent planer le doute sur la situation réelle chez les PME françaises, l'étude ayant porté sur des entreprises jusqu'à 200 salariés.

Ainsi apprend-t-on que 52 % (!) des entreprises interrogées ignorent la date butoir du passage à la norme SEPA, alors que 74 % se déclarent prêtes à passer SEPA, et 72 % affirment que leurs logiciels sont à jour dans la conversion des coordonnée bancaires RIB en BIC-IBAM. De même, 68 % se déclarent prêtes à utiliser les paiements au format SEPA, mais 44 % se trompent de date lorsqu'on leur demande la date butoir.

3 entreprise sur 10 sont dans le flou

En réalité, l'enquête de Sage vient confirmer qu'un nombre important d"entreprises françaises sont encore dans le flou sur SEPA. Principalement elles ont été informées bien tardivement de la migration SEPA, alors que cela fait plusieurs années qu'elle se prépare dans les instances européennes. La conséquence est qu'encore beaucoup d'entreprises, environ 3 sur 10, sont encore dans l'ignorance de SEPA.

Par exemple, 52 % ignorent quelle est la 'dead line' de SEPA en France, 31 % ignorent quel sera l'impact de son non-respect sur leur entreprise, et 16 % ne peuvent citer un avantage de la normalisation. Dans ces conditions, 36 % des entreprises ignorent quels seront les outils de paiement qui seront concernés par la normalisation.

A compter du premier août, le réveil des entreprises qui ne se sont pas emparées de la problématique SEPA et qui n'ont pas migré pourrait bien se révéler douloureux...

Sage a résumé son enquête sur une infographie