Le report par la Commission européenne de la date limite pour la mise en conformité des entreprises aux règles de paiement européen SEPA n'y fera probablement pas grand chose, une entreprise européenne sur deux ne connait pas cette date ou n'a pas de stratégie pour s'y plier !

A compter du 1er août 2014, toutes les organisations européennes, et donc les entreprises, seront soumises à la norme SEPA (Single Euro Paiement Area), qui régit dès à présent le mode de fonctionnement des paiements – virements et prélèvements – dans la zone euro. Cette norme devait s'imposer à tous dès ce premier février 2014, mais devant l'empressement des entreprises à s'adapter à SEPA, la Commission européenne a accordé une période de transition supplémentaire de 6 mois.

Si SEPA présente l'avantage d'uniformiser le format d'échange des paiements en euros - en imposant un nouveau format d'identité bancaire qui abandonne le RIB (en France) au profit du BIC IBAN et un nouveau format d'échange de fichier XML –, ce qui permet de réaliser des paiements dans toute la zone euros à partir d'un pays membre, il rend également nécessaire de modifier les programmes de comptabilité ou de trésorerie à partir desquels ces paiements sont réalisés.

SEPA, c'est pas bon !

Une étude de Vanson Bourne, réalisée début 2014 pour l'éditeur Sage, révèle qu'à la date butoir, seulement 15 % des entreprises européennes pouvaient gérer les paiements SEPA ! Si 82 % des entreprises interrogées, des PME de 100 à 500 salariés, ont affirmé connaitre la date d’entrée en vigueur de la norme SEPA, seulement 63% ont réellement été en mesure de la citer (24 % en France, où l'information semple avoir mieux circulé).

Quelques soient les arguments évoqués pour justifier du retard, manque d'information (40%) et confusion autour de la règlementation (25%) en tête, nul n'est censé ignorer la loi, ou ici la règlementation européenne...

Que va-t-il se passer à compter du 1er août ?

41 % des entreprises interrogées on déclaré que SEAP simplifiera la capacité à effectuer des paiements, ce qui est vrai pour les entreprises qui ont une activité internationale d'envergure européenne. 41 % pensent également que le système SEPA impactera majoritairement leurs créanciers. Et 29 % que la non-conformité entrainera un allongement du processus de paiement.

Concrètement, les entreprises dont les systèmes de paiement, rappelons-le virements et prélèvements, ne seront pas à la norme devront faire face à un rejet des paiements. Il faut par ailleurs s'attendre à un retour des chèques, dont le traitement manuel échappe à SEPA (les comptes chèques s'expriment depuis quelques termps en IBAN), mais qui demeure long et coûteux. Dans tous les cas, ce sont les délais de paiements qui vont s'allonger. La trésorerie des PME le supportera-t-elle ? Leurs banques feront-elles l'effort de les accompagner dans cette épreuve ?

Pourquoi IT Social vous en parle ?

En théorie, SEPA est une problématique qui ne concerne que le comptable ou le trésorier de l'entreprise. Sauf que c'est généralement au responsable de l'informatique de supporter les travaux de mise à niveau de l'ERP ou du système comptable. Ou de mettre en place la moulinette qui transformera les ordres de paiement au format classique en format SEPA. Cette dernière solution ne pouvant qu'être temporaire.

Alors autant s'y atteler immédiatement, car même si l'ERP est déjà adapté à SEPA, les métiers, les partenaires et les clients de l'entreprise ont peut-être besoin d'être rappelés à l'ordre, ou a minima sensibilisés à la problématique. Cela évitera qu'ils ne se retournent contre vous au moment crucial...