Plus d'une entreprise américaine sur deux affirme disposer d'un plan pour adopter le SDN. Après avoir répondu à la question « Qu'est-ce que le SDN ? », nous nous appuierons sur une étude de Juniper pour répondre à la question « Pour quoi faire ? ».

Le SDN, c'est la quatrième étape de la virtualisation des infrastructures. La première a consisté à virtualiser le système d'exploitation, principalement pour créer une machine virtuelle Windows sur un environnement Mac. La seconde a porté sur la virtualisation du serveur, afin de découper la mémoire du serveur en machines virtuelles dans lesquelles exécuter le même OS serveur ou plusieurs OS  serveurs différents, et ainsi consolider plusieurs serveurs virtuels sur un serveur physique. La troisième est en cours et porte sur la virtualisation du stockage des données, pour consolider les équipements existants et ne plus disposer que d'une vue unique des espaces occupés et disponibles.

Le SDN, Software-defined Networking, la quatrième étape, permet la virtualisation de la couche réseau. Comme les précédentes elle dispose d'un hyperviseur, un couche logicielle qui vient se placer au dessus du/des réseau/x physique/s, et qui remplace les outils hétérogènes qui composent le réseau (switch et commutateurs, cartes réseaux, fabric, etc.) par une vision unique indépendante des équipements et de leurs protocoles.

Pour que SDN fonctionne, tous les composants du réseau et leurs protocoles doivent être connus afin que la solution puisse les piloter, ou alors ces équipements doivent disposer d'un protocole unique. Dans ce cas de figure, c'est le protocole open source OpenFlaw qui s'y colle, la plupart des constructeurs de switchs l'ont adopté.

Une architecture SDN selon Juniper

SDN séduit les entreprises américaines

L'équipementier des réseaux Juniper a interrogé 400 décideurs IT de grandes organisations américaines, afin de mieux connaître leur maturité sur la virtualisation du réseau et leurs attentes. Il apparaît qu'aux Etats-Unis, plus d'une organsiation sur deux (52,5%) se dit disposer d'un plan pour adopter le SDN. 74 % d'entre elles seraient prêtes à basculer dans la virtualisation dans l'année qui vient, et même 30 % dès la rentrée de septembre.

Pour les organisations américaines, le SDN est donc loin d'être un concept fumeux, ou une technologie que doit faire ses preuves, la virtualisation du réseau est au contraire en passe de s'imposer. 27 % des entreprises interrogées se sont déclarées totalement ou presque prêtes pour le SDN. Enfin, pour 77 % de décideurs américains, la technologie SDN sera prochainement un élément des réseaux.

SDN pour quoi faire ?

Les architectures SDN permettent de découpler les réseaux physiques de leurs systèmes de contrôle et de pilotage par des fonctions distantes. L'abstraction de l'infrastructure sépare la couche physique des applications et des services. Le réseau se fait alors programmable.

L'étude de Juniper a confirmé ce que les décideurs IT attendent du SDN :

  • Haute disponibilité et résilience (30%)
  • Performance et efficience du réseau (26%)
  • Simplification des opérations sur le réseau (19%)
  • Analytiques et reporting (23%)
  • Automatisation et rapidité du provisioning (19%)
  • Réduction des coûts opérationnels (13%)

Elle a également pointé les barrières potentielles à l'adoption du SDN :

  • Coûts (50%)
  • Difficultés d'intégration aux systèmes existants (35%)
  • Sécurité (34%)
  • Manque de compétences internes (28%)

SDN vient compléter la virtualisation du serveur et du stockage des données. Avant d'alimenter l'étape finale qui sera la virtualisation du datacenter (SDDC – Software-defined Data Center). A ce titre, toutes les infrastructures finiront par y passer afin de profiter de l'automatisation du déploiement et de la gestion du réseau.

Pour autant, les résultats de cette enquête nous paraissent bien optimistes, ce qui n'est pas une surprise venant d'un équipementier des télécoms, un secteur qui est très demandeur de la virtualisation des réseaux afin de pousser plus loin l'automatisation, et ain si de pouvoir répondre à la concurrence qui ne cesse de réduire les prix, donc les marges des opérateurs...