25 milliards d'objets connectés en 2020 pour les uns, 50 milliards pour les autres... la problématique n'est pas là ! La vraie question est en quoi l'Internet des objets va apporter de la valeur.

Lorsque l'on discute avec des analystes sur les grandes tendances qui vont changer le monde, tous citent le Cloud Computing, le Big Data, la Mobilité, la Sécurité, et… l'Internet des objets (IoT pour Internet of Things).

L'IoT se caractérise par ce que nous appelons les « objets connectés ». Concrètement, nous pensons aux ordinateurs, aux smartphones, aux tablettes, aux montres, aux bracelets qui détectent notre rythme cardiaque, au réfrigérateur avec un écran Internet, aux compteurs électriques qualifiés d'intelligents, à la domotique…

Apporter de l'intelligence

Cessons cet inventaire, dont le seul intérêt est de nous faire prendre conscience que l'IoT est partout et nous envahit. Prenons simplement la dimension de notre sujet : pour le Gartner, l'Internet des Objets reposera sur 25 milliards d'objets connectés en 2020. Cisco, le géant des réseaux, quant à lui en décompte 50 milliards ! Les chiffres importent peu, surtout qu'une bonne partie de ces dizaines de milliards d'objets ne seront que des étiquettes qui seront apposées à des centaines de millions d'objets, des aliments aux vêtements, sur le mode RFID qui permet de stocker des données et de les afficher via des ondes radio.

Ce qui importe, c'est de savoir comment apporter de l'intelligence à ces objets connectés. Une première réponse consiste à se saisir de la globalité du questionnement en se disant que la solution est dans le Big Data. L'idée est simple – sur le papier, elle l'est moins lorsqu'il s'agit d'entrer dans la complexité des détails ! - ces milliards d'objets sont autant de capteurs qui enregistrent de la donnée. Pour lui donner de la valeur, cumulons l'information sous une forme adaptée à son traitement, et appliquons des algorithmes pour les exploiter.

Mais là n'est pas réellement la valeur de l'IoT. Certes multiplier l'information c'est se donner un pouvoir analytique pour piloter des masses de ressources. Une industrialisation de la prise de décision en quelque sorte. L'homme devra y occuper peu de place, et dans ces conditions la valeur créée sera réservée à un cercle réduit aux ambitions pas toujours respectables. Cet Internet des Objets est en marche, mais il se heurtera rapidement à ses limites.

IoT, un géant porteur d'innovation

La véritable force de l'IoT, il faut la rechercher dans la multitude d'opportunités qui naissent de nouveaux usages, et dans notre capacité à partager. Elle n'est pas dans la montre connectée d'Apple, qui n'ira enrichir que le fabricant à la pomme. Elle est dans la vague d'innovation qui accompagne le phénomène. Et surtout elle est dans l'intelligence que nous y déposons.

Au regard des IT, le plus important dans cette vague de fond qui va nous emporter, c'est une nouvelle économie, celle de l'application, du logiciel, et des API. Elle offre l'opportunité ce communiquer avec un objet au travers d'un réseau d'une grande diversité et tout aussi grande complexité. Elle permet de piloter un objet, d'échanger avec lui, de lui apporter des capacités de prise de décision mathématiques. Et ceux qui sauront se l'approprier pourront vivre une expérience nouvelle et enrichissante, et à partir de quelques pièces seulement, soit un retour à une économie raisonnable et de niches.

Car l'Internet des Objets, sous la réserve que nous sachions nous protéger des règles de droit et de propriété, offre les moyens accessibles de continuer de titiller notre intelligence et notre imagination. Plus que les milliards de gadgets que nos usages parfois prétentieux rendent incontournables, c'est cette intelligence qu'il faudra cultiver, et qui fera de l'IoT la tendance maitresse de notre futur.