Il y a 4 ans, Terry Gou, le fondateur de Foxconn, déclarait qu'il envisageait d'équiper des lignes d'assemblage d'un million de Foxbots...

Principalement connu pour être l'assembleur des smartphones iPhone et tablettes iPad d'Apple, le taïwanais Foxconn s'est engagé voici 4 ans à accélérer l'automatisation des lignes d'assemblage de ses usines en Chine en déployant 1 million de robots.

L'objectif, officiellement, était de libérer ses travailleurs des tâches les plus sales et les dangereuses. Plus officieusement, il est de continuer de réduire les coûts de production pour répondre aux attentes des 'fabricants', comme Apple, à la recherche de prix de production réduits et de marges supérieures.

Où en est Foxconn ?

Quatre ans après, Foxconn n'a automatisé (dans le sens d'automates) que 50.000 employés, et le groupe exploite plus d'un million d'employés dans ses usines chinoises. L'objectif ne sera pas atteint dans l'immédiat, l'industriel en est même très loin ! Que s'est-il passé ?

Les ingénieurs de Foxconn ont bien déployé quelques robots, principalement des bras robotisés, pour gérer des tâches complexes, comme par exemple l'assemblage d'équipements et de gadgets modernes avec des composants de tailles réduites. Ce qui en fait une arme de premier plan pour répondre aux demandes d'Apple ou de son concurrent chinois Xiaomi.

Tim Cook, le CEO d'Apple, en visite dans une usine de Foxconn

L'humain a encore sa place

En réalité, les ingénieurs taïwanais et chinois se sont heurtés à deux phénomènes : le coût de développement des Foxbots est très élevé, et les changements technologiques – avec le cycle court des smartphones - sont si rapides que les programmes ne cessent d'être ralentis.

Le résultat, inattendu, est que les travailleurs humains se révèlent être plus flexibles, avec une meilleure dextérité pour emballer des pièces souples dans un emballage, et plus intelligents (pour apprendre rapidement de nouvelles tâches répétitives) que les robots pour s'adapter aux évolutions rapides de la demande.

Il est plus facile de partir de zéro

Oubliée l'armée de robots, les ingénieurs de Foxconn préfèrent se tourner vers des projets… externes. Par exemple, pour équiper une usine en partant de zéro, ou pour s'adresser à de nouveaux marchés pour les robots. Comme ces automate qui équipent un restaurant dans la province de Shanxi, dans le nord de la Chine, où les nouilles, une spécialité locale, sont coupées au couteau. Le robot tranche les nouilles, les nettoie, et traite la cuisson jusqu'à plonger sa 'main' dans l'eau bouillante.

Des travaux encore peu répandus, mais qui rappellent que les 1600 employés des deux usines de Foxbot produisent annuellement 10.000 robots. Et que la R&D du groupe se place à la quatrième place mondiale dans le domaine des brevets destinés à la robotique, après Applied Materials, IBM, et Honda Motors.

Alors, certes Foxconn ne déploiera pas 1 million de robots dans ses usines, mais il peaufine sa connaissance des robots industriels et de production, dont le potentiel est au moins équivalent.