Si l'OpenStack Summit a démontré la vigueur de la communauté du cloud open source, il a également rappelé le manque endémique de compétences disponibles.

Le cloud a son projet open source phare, OpenStack, et Paris a été durant quelques jours la capitale de la communauté avec l'OpenStack Summit. Mais une fois que les flonflons se sont tus, que reste-t-il ? Un vide, celui du manque de personnes compétentes et qualifiées.

Ce n'est pas une surprise, comme tous les projets novateurs, il faut du temps pour qu'émergent des compétences, que les équipes se forment, et que les formations et les cursus universitaires se créent et s'adaptent. Cela ne devrait pas, en revanche, bloquer les projets, mais a minima les retarder.

Car, comme dans beaucoup de domaines IT novateurs, les entreprises, les éditeurs, les intégrateurs n'hésitent pas, lorsque le besoin devient prégnant, à former en interne leurs équipes afin d'acquérir les compétences qui leurs manquent.

Avantage Open Source

C'est même l'un des points forts de l'Open Source. Un projet 'open' permet tout d'abord d'accéder librement au code du produit, de le découvrir, le tester, éventuellement le documenter, et surtout le modifier pour l'adapter à un projet, un environement, une infrastructure, une solution en place. Un projet libre, c'est également la capacité d'accéder à une communauté, et à des compétences extérieures. Sans oublier la possibilité offerte par certaines entreprises à leurs développeurs de prendre le temps qu'ils jugent nécessaire pour se former et maitriser l'environnement proposé.

Cette approche a cependant son revers : les développements sont souvent centrés sur ce qui peut devenir un différentiateur concurrentiel, et l'on retrouve alors rapidement les démons du monde des applications propriétaires. Avec un énorme défaut, les équipes de développement se concentrent sur les fonctionnalités, et parfois l'accessoire, au détriment de ce qui devrait être essentiel, la stabilité des plateformes.

Le risque propriétaire

Avec son rythme effréné de développement, ses mises à jours majeures deux fois par an, ses trop peu nombreux modules cœur stables, ses projets périphériques multiples et dispersés, OpenStack est entré dans une phase délicate, qui mérite toute l'attention de la communauté.

En cas de relâchement, ce sont les démons du propriétaire qui vont ressurgir. Déjà que nombre d'acteurs, éditeurs et fabricants, limitent leurs contributions à l'écriture de connecteurs OpenStack, plus rarement d'API (Application Programming Interface), ce qui réduit la nécessité d'ouvrir le code de leurs propres environnements tout en leur permettant d'affirmer que leurs solutions sont interopérables.

Le projet OpenStack est ambitieux, à l'image du Cloud Computing qui s'impose dans toutes les strates du monde des IT. Sa communauté est nombreuse, riche et prestigieuse. Mais si les projets veulent rester dans le domaine communautaire, il faudra très rapidement trouver les compétences ou les former, afin de disposer des équipes qui sauront mener les projets à terme.

Pour le moment, en France en particulier, les projets OpenStack se limitent très majoritairement à des PoC (Proof of Concept). Il en faudra plus pour qu'OpenStack maintienne son statut de standard de fait du cloud open source...