Les deux conseils d'administration ont approuvé à l'unanimité le rachat de Bull par Atos, sous la forme d'une OPA amicale. Qui cependant reste soumise à la majorité absolue (+50%)  des actionnaires.


Cloud computing et cybersécurité, HPC et Big Data... Bull possède quelques pépites qui ont retenu l'attention du géant Atos. Ce dernier a lancé une OPA amicale sur le constructeur informatique, au prix de 4,90 euros par action Bull.

Le rachat a été approuvé par les conseils d'administration des deux groupes, à l'unanimité. Ainsi que par les investisseurs de référence de Bull, Crescendo Industries et Pothar Investments, qui a eux deux cumulent 24,2% du capital du groupe. Ainsi que probablement par le gouvernement, concernant une nouvelle opération de consolidation franco française (lire notre article « Consolidation dans la cyber sécurité française, Thales s'offre la division d'Alcatel-Lucent »).

Une bonne affaire pour Atos

Après avoir tenté de s'immiscer dans le rachat de Steria par Sopra (lire notre article « Atos a tenté de s'immiscer dans le rapprochement de Sopra et Steria »), Thierry Breton, le PDG d'Atos, a jeté son dévolu sur Bull, l'ex-géant français de l'informatique en partie issu du plan Calcul lancé par le Général de Gaulle. Et oui... Atos s'offre un survivant de la longue et tempétueuse histoire de l'informatique à la française, pour un montant valorisé à environ 620 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 1,26 milliard d'euros. Une bonne affaire pour la première SSII française et européenne.

Cloud, Big Data et cybersécurité

Thierry breton a plus particulièrement souligné le rapprochement des deux groupes dans le cloud computing. Le cumul du chiffre d'affaire en ce domaine de Bull, 140 millions d'euros, à celui d'Atos, 260 millions, placerait ce dernier en tête des acteurs européens du cloud, devant Microsoft et IBM.

La longue expérience de Bull dans le HPC (High Performance Computing), le calcul, sera mise à contribution pour le déploiement d'offres de Big data. Ces dernières rejoignent les activités de cybersécurité de Bull, qui enregistrent une forte croissance, pour devenir une nouvelle entité 'Big Data et Cybersécurité' au sein d'Atos, qui conservera le nom de Bull et continuera d'être dirigée par son actuel PDG, Philippe Vannier. Avec un objectif de chiffre d'affaires de 500 millions d'euros.

Le coût du rapprochement a été évalué à 45 millions d'euros. Coté recettes, le plan de transformation de Bull devrait entrainer une 'accélération' de 30 millions d'euros, et les synergies avec Atos ont été évaluées à 50 millions d'euros.

Mais Atos, qui n'envisage pas de plan social... en France..., devrait principalement profiter de l'extension de son catalogue via les solutions reconnues de Bull, de l'extension de son portefeuille clients, et du renforcement de sa présence géographique, principalement en Europe. Atos est présent dans 52 pays avec 76.000 collaborateurs, Bull dans 50 pays avec 9.200 collaborateurs.