Microsoft a réuni toutes les conditions, en particulier le feu vert des autorités internationales de régulation, pour finaliser l'acquisition de la division Devices et Services de Nokia, qui prend le nom Microsoft Mobile. L'éditeur devient ainsi officiellement un fabricant de smartphones.

Initié en septembre 2013, l'acquisition de la division Devices et Services de Nokia sera définitive ce vendredi 25 avril. Intégrée à l'éditeur, elle prend le nom Microsoft Mobile Oy (Oy est l'équivalent en finlandais de 'Ltd.' aux Etats-Unis pour qualifier la forme juridique de la nouvelle entité) et conserve son siège à Espoo, en Finlande. C'est ce que vient d'annoncer Microsoft.

La longue histoire d'un rapprochement devenu acquisition

Initiée par Steve Ballmer, et faisant suite à des années d'interrogations autour de la stratégie de Microsoft dans la téléphonie – avec l'échec, relatif car le marché peut encore évoluer, de Windows Phone -, l'acquisition de Nokia Devices et Services prend fin avec son successeur, Satya Nadella.

C'est Stephen Elop, un 'produit' Microsoft passé chez Nokia, et un temps évoqué parmi les successeurs de Ballmer, qui conserve la direction de Microsoft Mobile. C'est lui qui a introduit et développé les smartphones Windows Phone chez Nokia, avec quelques modèles véritablement intéressants. Il a très certainement pesé lourdement dans les négociations qui ont abouties au rachat de la division de Nokia, contre 7,2 milliards de dollars.

Selon les analystes d'IDC, la part de marché de Windows Phone, actuellement de 4,8 %, ne devrait pas dépasser celle d'Apple et son iPhone avec ses 14,7 %. Microsoft devrait principalement grignoter des parts de marché sur les smartphones Android, l'OS de Google, surtout depuis que l'éditeur a annoncé la gratuité de ses OS pour les devices dont l'écran est inférieur à 9 pouces...

Quel avenir pour l'empire Nokia ?

Depuis septembre 2013, l'acquisition définitive de Devices et Services de Nokia restait soumise à la validation des autorités de régulation. Compte-tenu de l'état de santé de Nokia, que certains considèrent comme moribond, Microsoft n'a pas eu de difficultés pour obtenir le feu vert des autorités américaines et européennes. La négociation a dû être plus délicate en Chine, où la question des brevets - et de leur contournement ! - a pu peser dans la balance. Le gouvernement chinois a été l'un des derniers à donner son feu vert.

Microsoft va par ailleurs conserver les unités de production de Nokia en Chine (où les 21 employés de Nokia, qui un temps devaient rester chez le finlandais, vont finalement rejoindre Microsoft), en Hongrie, en Inde, au Mexique et au Vietnam. Seul le devenir de l'unité de Masan, en Corée du Sud, reste en suspens... L'avenir d'une partie des 30.000 employés de Nokia reste encore incertain ! Enfin Microsoft devrait prendre la main sur le domaine Nokia.com et les sites de réseaux sociaux du finlandais avant la fin de cette année.

Quant à Nokia, le fabricant a indiqué se recentrer sur sur ses activités non liées à la téléphonies, sur sa division Nokia Solutions and Networks qui fournit des services et solutions aux opérateurs télécoms, et sur l'innovation, en particulier dans l'automobile.