Les ingénieurs du constructeur automobile Honda se sont inspirés des techniques du cinéma et de la puissance des GPU (composants graphiques) pour pousser à l'extrême la simulation des crashs. La preuve par l'image.

Eloignons-nous quelques instants des contenus ciblés DSI d'IT Social pour nous intéresser à une étonnante démonstration technologique, digne de notre rubrique Innovation.

Comme tous les constructeurs automobiles, le japonais Honda cherche à construire des véhicules qui répondent aux objectifs d'amélioration de la sécurité des conducteurs et des passagers. Rappelons que 1,2 million de personnes meurent dans un accident automobile chaque année dans le monde.

Pousser la simulation

C'est une tendance majeure qui s'est imposée depuis plus d'une décennie, l'usage de la simulation numérique permet de faciliter et de réduire les temps de développement des nouveaux véhicules. Il pourrait également réduire les phases de crash-test imposés par les autorités, durant lesquelles les constructeurs sacrifient des véhicules dans des accidents réels en environnement protégé afin de valider les niveaux de sécurité de leurs créations.

Les outils logiciels de création numérique sont de plus en plus performants. Les calculs de points de ruptures des matières et des pièces détachées qui entrent dans la composition d'un véhicule permettent de simuler des crashs avec de plus en plus de précision. Cependant, avant d'envisager l'abandon des crash-tests physiques, une marche restait à franchir pour valider le degrés de réalisme des algorithmes, à savoir rendre le crash virtuel aussi réel dans sa représentation numérique qu'un accident réel.

Le cinéma inspire Honda

Profitant de la puissance des GPU, les composants graphiques, les ingénieurs du constructeur Honda se sont inspirés des technologies de rendu informatique des effets spéciaux du cinéma pour construire un modèle de simulation plus poussé et plus réaliste.

Les stations de travail, équipées de cartes graphiques Nvidia Quattro, et des logiciels 3DXCITE et LS-DYNA, ont permis d'accélérer les outils de CAD (computer aided design) 3D pour obtenir une visualisation optimum du crash.

L'image ci-dessus est aujourd'hui classique dans les outils de simulation automobile. Les pièces détachées qui entrent dans le composition du véhicule disposent de codes de couleur. Le crash est réaliste, mais sa vision est celle de l'ingénieur.

Des ronds dans l'eau pour plus de réalisme

L'inspiration des ingénieurs de Honda est venue de la méthode d'optimisation des images d'effets spéciaux : ils ont mesuré les flux d'énergie qui s'échappent des pièces du véhicule déformées lors d'une collision, puis ils ont associé un algorithme à ces mesures qui fonctionne comme des ronds dans l'eau.

Le rendu est une représentation photo-réaliste du véhicule. Pourquoi cette vue plutôt que précédante, qui renferme plus de renseignements sur l'impact du crash sur la structure du véhicule ?

Tout simplement pour offrir aux ingénieurs une vue plus réaliste du véhicule accidenté. Ce qui en terme d'usage permet d'obtenir un meilleur focus des équipes que les outils 3D traditionnels, certes très puissants, mais quelque peu en dehors de la réalité crue !