Les progrès de l’Intelligence artificielle, notamment l’IA générative, offrent des opportunités remarquables au secteur financier et bancaire pour exploiter les données, automatiser les tâches et améliorer la productivité tout en réduisant les coûts. 

Une étude réalisée par Alteryx, spécialisée dans le domaine de l’Intelligence artificielle pour l’analyse des données en entreprise, révèle que les institutions des services financiers et bancaires sont à l’avant-garde en matière de politiques d’IA au sein de leur structure.

Intitulé « Defining the Enterprise of the Future », son rapport souligne l’approche prudente adoptée, avec une écrasante majorité de 91 % de professionnels du secteur, en faveur de réglementations et de normes régissant l’utilisation de l’IA et de l’IA générative (GenAI).

Menée auprès de 2 800 décideurs en informatique, analystes de données et responsables métier, cette enquête constate que ces organisations opérant dans les services financiers et bancaires prennent l’initiative alors qu’elles sont confrontées à ce vide légal.  

Doutes sur les réponses produites par l’IA

La majorité (86 %) a déjà mis en place des politiques de sécurité, d’éthique et de gouvernance de l’IA pour garantir le succès durable de leur entreprise, dépassant ainsi de 11 % la moyenne mondiale dans tous les secteurs.

L’accent mis sur la gouvernance des données pourrait découler de diverses sources :
  • un sentiment accru de scepticisme autour des bénéfices de l’IA
  • le caractère fortement réglementé du secteur
  • l’anticipation d’être impacté par la future loi européenne sur l’IA.
Cependant, ce rapport révèle que 80 % d’entre eux expriment des réserves quant à l’utilisation de réponses produites par l’IA, contre 73 % tous secteurs confondus.

En outre, les acteurs du secteur financier et bancaire se montrent moins optimistes quant à l’impact de l’IA sur les entreprises : seulement 37 % pensent qu’elle aura un effet positif.

Les dommages à l’attractivité du lieu de travail (42 %), les dommages à la réputation de la marque (41 %) et la perte de propriété intellectuelle et de données (36 %) ont été identifiés comme des menaces en cas de mauvaise utilisation de l’IA.

Les risques majeurs liés à l’absence d’une politique en matière d’IA résident principalement dans les conséquences juridiques et éthiques (49 %). Cette préoccupation est également partagée par 92 % des entreprises des services financiers et bancaires, pour qui les politiques en matière d’IA sont essentielles pour intégrer une IA responsable dans les sociétés.  

Approche proactive

La transparence et la clarté (54 %), la responsabilité (52 %) et la croissance inclusive, le développement durable et le bien-être (34 %) sont cités parmi les principales considérations éthiques façonnant le développement des politiques dans le secteur.

Résultat, 44 % des experts en services financiers et bancaires anticipent l’apparition de nouveaux postes axés sur l’éthique des données et la confidentialité. En fait, ce secteur financier et bancaire se distingue également par son leadership dans l’adoption de stratégies de sécurité, d’éthique et de gouvernance.

Les approches les plus largement adoptées comprennent l’authentification multifacteurs (MFA) pour l’accès aux systèmes, aux applications et aux données (44 %), la mise en œuvre de la sécurité intégrée dans le processus de développement (42 %) et l’adoption de modèles de sécurité de confiance zéro/l’architecture Secure Access Service Edge (40 %).

La sensibilisation régulière à la sécurité pour les employés (40 %) et les cadres de gouvernance solides définissant les rôles, responsabilités et processus de décision liés à la sécurité sont également considérés comme des priorités croissantes (35 %).

En conclusion, pour contrer les nouvelles menaces posées par les pirates informatiques et réduire les risques de divulgation accidentelle de données sensibles, le secteur doit adopter une approche proactive.