L'accumulation d'avis positifs sur la stratégie d'Apple et les évolutions attendues sur ses produits ont porté le titre Apple au zénith à Wall Street. La valorisation du groupe a dépassé les 600 milliards de dollars.

En ce début de semaine, au Nasdaq des valeurs technologiques de la bourse de New York, le titre Apple a dépassé son record historique de 100,30 dollars, pour s'afficher à 100,56 dollars à la clôture de Wall Street ce mardi. La firme à la pomme est désormais valorisée au dessus des 600 milliards de dollars.

600.000.000.000+ $

On hésite qu'en aux termes à utiliser pour qualifier ce chiffre : gigantesque, inimaginable, extravagant, voire indécent...

C'est en septembre 2012, lors du lancement de l'iPhone 5, que le titre Apple avait atteint son précédant record à 100,30 dollars. L'annonce du décevant iPhone 5S en septembre de l'année dernière n'avait pas apporté un tel coup de pouce. En revanche, c'est l'annonce attendue de l'iPhone 6, le 9 septembre prochain, qui donne aujourd'hui des ailes au titre.

Mais pas seulement, car l'augmentation de la valeur de l'action profite d'une conjonction de faits, d'annonces, d'attentes, de spéculations, de menaces, mais également de soulagements pour performer jusqu'à afficher ce nouveau record historique.

  • L'attente

L'attente de l'annonce, tout d'abord, sur le lancement de l'iPhone 6, nous venons de l'évoquer. Voilà bien longtemps que le smartphone est devenu la première activité d'Apple. Après un iPhone 5 et ses déclinaisons quelque peu décevants, et malgré (ou peut-être grâce à) la culture du secret héritée de feu Steve Jobs, la firme devrait rectifier le tir avec sa nouvelle mouture dont le design et les fonctionnalités demeurent confidentielles et objet de multip;les spéculations.

Les analystes ont d'ailleurs sérieusement remonté leurs prévisions de ventes sur les iPhone au cours du prochain trimestre. Aidés en cela par la révélation du volume de commandes d'Iphone 6 par Apple vers ses fournisseurs. 80 millions de smartphones, soit 20 millions de plus que lors du lancement de l'Iphone 5S.

  • Les spéculations

Les spéculations, également, autour en particulier de l'iWatch, la montre connectée d'Apple qui est très attendue, mais sur laquelle planent de nombreuses questions. Certains analystes, comme ceux de chez Morgan, estiment qu'il pourrait s'en vendre 60 millions au cours de l'année. Sans oublier la marge que le constructeur conserve sous le pied avec iTunes. Il suffirait à Apple d'augmenter légèrement ses prix, et surtout de lancer de nouveaux services, pour que les revenus du groupe affichent des hausses sensibles. Que Steve Jobs avait eu le nez creux en validant le projet de vendre en ligne des produits culturels à destination de ses devices...

  • Les menaces

Les menaces, et oui, avec la pression de l'investisseur Carl Icahn qui, après avoir vainement tenté d'imposer sa stratégie boursière à Dell (rappelons que Mickael Dell s'est finalement appuyé sur un fonds pour faire quitter le domaine public à son groupe et en reprendre le contrôle), a porté son dévolu sur Apple et son trésor de guerre, qui se chiffre à plus d'une centaine de milliards de dollars, cependant difficilement accessible car 'planqué' dans des paradis fiscaux.

Sous la pression donc de Carl Ichan et d'invetisseurs à la recherche de toujours plus de dividendes, Apple lâche du lest au profit de ses actionnaires. Entre rachats d'actions (31 milliards) et augmentation des dividendes (11 milliards), ce sont 42 milliards de dollars que vont se partager les heureux actionnaires de la firme à la pomme. De quoi justifier les spéculations autour du titre et sa hausse avant les distributions de dividendes.

  • Le soulagement

Soulagement, enfin, car la progression du cours de l'action est un message porté à Tim Cook, le successeur de Steve Jobs. Fort décrié lors de sa nomination, à la mort du co-fondateur, et d'une personnalité autrement plus réservée, le nouveau CEO a su conserver la loi du secret si chère à Jobs. Ce qui lui permet d'avancer en évitant les vagues. Tout en lançant des signes forts, comme le recrutement d'experts en provenance de figures du milieu non pas technologique mais grand public et distribution (Burberry, Nike, Dr Beats, etc.).

Et surtout ces milliards dollars qui vont partir dans l'actionnariat à la pomme. Qui permettent de satisfaire les marchés financiers sans procéder à des licenciements massifs. N'est pas Apple qui veut, la preuve par 600 milliards de dollars ! Ou plutôt 626 milliards de dollars en 2018, selon les projections des analystes du site boursier Money Morning...