Le monde du HPC (High Performance Computing) est en ébullition, en 2018 le projet Aurora devrait afficher 180 petaflops, soit de 5 à 7 fois la puissance du plus puissant supercalculateur d'aujourd'hui.

Sous contrat avec le puissant département américain de l'énergie (U.S. Department of Energy ou DoE), les universités d'Argonne, Lawrence Livermore et Oak Ridge ont bénéficié d'une enveloppe de 525 millions de dollars visant à les équiper d'une infrastructure consolidée de 3 supercalculateurs pouvant fonctionner simultanément et de concert pour leurs travaux de recherche sur l'énergie, en particulier le nucléaire.

Notons au passage que ce projet, nommé CORAL (Collaboration of Oak Ridge, Argonne and Lawrence Livermore), est un exemple type de la coopération entre le gouvernement américain et les universités, au service de l'industrie américaine. A méditer…

La dernière phase du projet CORAL, destinée aux Argonne National Laboratories, les labs de recherche de l'université d'Argonne, est un supercalculateur nommé Aurora. Il coûtera 200 millions de dollars. Et il s'annonce comme le plus puissant système HPC de sa génération.

Aurora, c'est quoi ?

Aurora est basé sur Shasta, la nouvelle génération des système supercomputer XC40 de Cray, qui en terme d'innovation va plus particulièrement introduire des containers Linux, comme Docker, et les composants d'interfaces OpenStack. Ainsi que sur Xeon Phi, la prochaine et troisième génération des co-processeurs pour serveurs d'Intel d'une taille de 10nm (nanomètres). Plus qu'un processeur pour serveur, un co-prcesseur mathématique offre des capacités de parallèlisation des traitements appréciées par les ingénieurs, qui préfèrent l'augmentation de la largeur de l'autoroute à l'augmentation de la vitesse sur une voie.

Plus de 50.000 nœuds Intel Xeon Phi seront présents, ainsi que 7 peta octets de mémoire DRAM, un file system d'une capacité de 150 Po pour piloter le stockage de données, et une alimentation énergétique d'une capacité de 13MW. A configuration équivalente, le saut technologique apporté par Aurora permet de disposer de 18 fois plus de puissance, pour une consommation énergétique multipliée seulement par 2,7. On peut faire confiance au DoE pour veiller au respect de la consommation d'électricité des équipements dont elle finance l'acquisition. 

Au final, en 2018, Aurora devrait atteindre les 180 petaflops, l'unité de puissance de calcul des supercalculateurs. Par comparaison, le numéro 1 actuel du Top 500 mesuré par Linpack est Tianhe-2, du National Super Computer Center de Guangzhou, en Chine, capable de soutenir une performance de 33,9 petaflops avec un pic théorique à 54,9 petaflops.