Après les drames des attentats terroristes, le recueillement et l'euphorie de la mobilisation républicaine, il est temps de réfléchir sur l'origine sociétale des menaces. Et sur l'exemple humain que donnent les IT. Ainsi que sur le rôle qu'elles doivent jouer pour lutter contre la menace qui pèse sur nos têtes.

Ce dimanche 11 janvier, la France a donné une leçon au monde. L'immense rassemblement républicain, qui a réunis plus de 3,5 millions de Français, a largement débordé sur les nations de monde où la liberté a droit de parole. Mais une bien triste leçon qui nous aura coûté 17 morts pour qu'elle s'exprime…

Nous ne reviendrons pas directement sur ces évènements, qui ont été largement médiatisés. Nous nous sommes déjà exprimés sur ce point (lire « #jesuisCharlie » ). Notons simplement que depuis, le déroulement de cette affaire a pris une tournure encore plus dramatique qui n'a fait qu'alourdir notre peine. Je souhaite cependant vous faire part de quelques réflexions.

L'exemple des IT

Comme nombre d'entre vous, j'ai participé à la minute de silence qui a marqué notre douleur après le massacre de Charlie Hebdo. Et quelques heures après j'apprenais que des gamin dans un collège proche avaient refusé ce geste républicain, au motif, je cite, que les dessinateurs de Charlie Hebdo « n'ont pas respecté notre Prophète ! ». C'est au contraire leur acte qui est une insulte à leur Prophète, mais c'est un autre débat.

Pourtant, au-delà de l'acte volontairement agressif de jeunes adolescents, me sont venues deux réflexions. La première est que l'on ne tient pas un tel discours lorsque l'on a 12 à 16 ans s'il n'est pas véhiculé par des adultes qui formatent les jeunes esprits. Les extrémistes meurtriers sont eux mêmes porteurs de messages qui leurs ont été inculqués - ce qui ne justifie en aucun cas leur acte ! L'intégration dans une démarche terroriste est en partie la preuve d'un choix – ou d'une absence d'engagement – éducatif.

C'est là que m'est venue ma seconde réflexion, celle de l'exemple des IT. Je suis toujours positivement surpris par la diversité des équipes IT, qu'il s'agisse d'origine ou de religion. L'informatique est la preuve que dans une société qui forme ses jeunes et reconnaît les compétences, s'impose le respect des individus. Et la démonstration que l'éducation, l'enseignement et la formation sont au coeur de l'intégration. On pourra objecter la faible féminisation des équipes IT, mais c'est un autre débat...

Les IT à la rescousse

Passée la tristesse à la suite des odieux attentats, passée l'euphorie du rassemblement républicain, nous entrons dans une nouvelle ère, celle de la prise de conscience d'un danger bien réel, et du dramatque déficit dans la mise en place des actions. Si possible concertées à l'échelon national, européen et mondial.

Dans la guerre contre le terrorisme et ses ramifications mondiales, les IT doivent jouer un rôle de premier plan. La première réaction du gouvernement a été d'accélérer l'adoption d'une législation permissive, en particulier sur ce qu'il considère comme des dérives de l'internet. Mais est-ce bien la bonne solution, et ne risque-t-elle pas d'aboutir à d'autres dérives, dans les usages qui échappent au périmètre d'action des défenseurs, comme dans les pratiques gouvernementales ?

En réalité, et en parallèle aux actions de terrain, une partie de la solution tient dans l'accès et l'analyse de l'information. Sans aller pour autant jusqu'aux extrêmes que sont des programmes comme ceux du Patriot Act et de la NSA américains. L'automatisation de la surveillance des réseaux déviants et l'analyse des données qu'ils véhiculent, jusqu'à la prédictivité des passages à l'acte, devraient être en grande partie du ressort des IT, en particulier du Big Data.

Les observateurs et les acteurs de la sécurité reconnaissent que nos services de renseignement disposaient des informations qui auraient pu leur permettre d'anticiper l'éventualité des massacres, et donc de les prévenir. Encore auraient-ils dû disposer des outils qui auraient pu leur permettre de réaliser globalement cette analyse, sans être débordés par leurs actions de suivi de terrain.

Voilà donc un domaine qui devrait figurer au coeur de la septième édition du FIC (Forum International de la Cybersécurité) qui se déroulera les 20 et 21 janvier prochains à Lille.