L'annonce à Microsoft Build de l'exécution d'applications Android sur Windows est une innovation qui cache… un manque d'innovation !

Microsoft l'a promis, son système d'exploitation Windows 10 tournera sur un milliard d'appareils dans le monde dans les 2 à 3 ans qui suivront sa sortie.

Magnanime, l'éditeur invite les développeurs à le rejoindre afin de profiter de cette manne en ouvrant une fenêtre (Windows). Et pour cela, la plateforme de développement de Microsoft, Visual Studio, va supporter les applications développées pour Android afin de simplifier leur migration vers la prochaine version de Windows.

Du code Android rendu compatible Windows

Concrètement, Windows 10 supportera Java et C++, les langages d'Android. Et plus tard Objective C, le langage historique des applications pour Apple iPhone et iPad (à ce propos, quid de Swift, le nouveau langage d'Apple ? Microsoft ne s'est pas engagé sur ce plan !).

Telle est ce que Microsoft a annoncé lors de Build, sa conférence développeur quoi s'est tenue la semaine dernière. Dans la réalité, ce sera un peu plus complexe…

- Pour récupérer les applications développées pour les plateformes concurrentes, Microsoft va devoir fournir des API (Application Programming Interface), ces morceaux de codes qui assurent la relation entre une plateforme et une application, pour remplacer celles fournies par Google et Apple.

- S'ils n'auront pas à ré-écrire leurs applications en intégralité (from scratch, repartir de zéro pour passer d'une plateforme à l'autre), les développeurs devront cependant retravailler leurs applications afin de respecter les canons de Windows.

Plus facile à dire qu'à faire… Par exemple, l'App Store d'Amazon supporte Android, sous réserve de retravailler certains aspects des programmes pour qu'ils soient supportés. Résultat, seulement 290.000 applications Android sont disponibles sur Amazon, contre 1,4 million sur le Play Store de Google.

Microsoft veut séduire les développeurs

Derrière l'annonce de Microsoft se cache une réalité beaucoup moins glorieuse : si l'on écarte les grandes applications business - bureautique, ERP, solutions techniques, etc. - qui n'ont d'autre choix que de tourner sur des PC Windows, puisque c'est à 95 % le poste de travail professionnel traditionnel (PC), Microsoft est nettement à la traine pour les nouveaux usages et les applications qui les supportent.

Avec Windows 10 multiplateformes – le même OS, avec ses adaptations bien entendu, présent sur les PC, les tablettes et les smartphones Windows – Microsoft entend proposer une approche originale du développent applicatif : un seul code pour une seule application quelque soit la plateforme matérielle.

Mais dans la réalité, c'est une autre problématique que doit affronter l'éditeur : convaincre la masse des développeurs d'applications Android et iOS de migrer leurs applications sur Windows 10. Autant dire que cette mission sera délicate ! Et que Microsoft n'est pas prêt d'atteindre la richesse des App Store de ses concurrents...