Le gouvernement britannique pourrait durcir les peines contre les hackers, jusqu'à la prison à perpétuité...

Il ne fait pas bon s'attaquer aux intérêts nationaux – sécurité national, santé, économie ou environnement – de la Grande-Bretagne. Pour faire face aux menaces des hackers, le gouvernement britannique réfléchit à un durcissement de sa législation pénale... avec ses gros sabots et sans discernement !

Comme en France, les textes britanniques applicables en matière de poursuite et de pénalisation des actes de piraterie informatique, internet et de cybercriminalité s'appuient sur une législation élaborée avant la vague du numérique et de son lot de dérives mafieuses. Et nombreuses sont les autorités dans le monde qui pensent que l'outillage juridique des Etats devrait être renforcé afin de mieux lutter contre ces dérives.

Le gouvernement britannique, fidèle à son principe de copie des pratiques du géant américain frère de langue avec la Grande-Bretagne, envisage de durcir lourdement son arsenal juridique. Avec en cible une sentence de perpétuité qui pourrait être prononcée dans les cas extrêmes. L'arsenal juridique britannique ne prévoit pour le moment qu'une peine maximale de 10 années d'emprisonnement.

Les opposants du projet craignent une radicalisation aveugle des peines applicables. En particulier, les lanceurs d'alertes pourraient figurer au tableau de chasse de la Justice britannique.

En fait, trois points de vue de confrontent :

  • soit les hackers sont assimilés à des criminels financiers, ce qui a du sens car pour la seule Grande-Bretagne le crime numérique aurait un coût 'social' (en pertes d'impôts et à la charge du contribuable) de 24 milliards de livres par an, mais dans ce cas de figure les poursuites sont rares et les condamnations parfois considérées comme faibles ;
  • soit les poursuites prévues par la loi suffisent pour la majorité des cas de hacking pour lesquels la Justice peut aller au bout de sa démarche, voire l'arsenal est renforcé mais pas avec les extrémités proposées par le gouvernement britannique ;
  • soit il s''agit de cas de hacking qui menacent réellement le pays, et alors la Justice peut faire appel à l'arsenal antiterroriste déjà existant.

Est-il sans ces conditions utile d'arriver à ces extrémités ? Surtout que la majorité des cyberattaques proviennent de l'extérieur de la Grande-Bretagne et de l'Europe... Et les services américains de la NSA et des acteurs de la cyberguerre seront-ils considérés comme des hackers de ce coté de l'Atlantique ? Trop de questions pèsent sur le projet britannique.

En revanche, si la question est directement évoquée en Grande-Bretagne, elle pourrait également se poser en France...