Les fonds d'investissements américains commencent à sérieusement s'intéresser à l'innovation et aux start-up européennes.

Google Ventures, le bras armé de l'investissement du moteur de recherche, vient d'annoncer le lancement d'un fonds d'investissement destiné à l'Europe et doté de 100 millions de dollars. Son objectif est d'« investir dans les meilleures idées des meilleurs entrepreneurs européens, et les aider à concrétiser leurs projets ».

L'annonce a surpris car Google Ventures s'était, depuis sa création en 2009, principalement concentré sur la Silicon Valley et sur les start-up américaines. 250 start-up s'y sont partagées 1,5 milliard de dollars. Sur l'Europe, Google a indiqué que son intérêt portait plutôt vers les 'clusters' de start-up, une démarche de regroupement des projets et de mutualisations d'une partie de leurs moyens que l'on connait bien en France.

Regain d'intérêt pour l'innovation européenne

Google Ventures n'est pas le premier fonds d'investissements à se tourner vers l'Europe. Index Ventures, Accel Partners, et même le fonds russe Runa Capital ont pris position sur ce marché depuis le début de l'année. Et avec des fonds de 2 à 5 fois plus importants que Google.

Bill Maris, le fondateur de Google Ventures, a indiqué que jusqu'à présent les investisseurs américains se désintéressaient des start-ups de l'autre coté de l'Atlantique. Mais le succès de projets européens comme Spotify, SoundCloud, ou Supercell, a changé leur vision. Des start-up qui ont démontré notre savoir faire technologique. Et qui sous-cotées présentent également un intérêt financier en étant à l'origine plus abordables (plus directement moins cher à financer !) que leurs homologues américaines, et donc représentent en sortie un plus fort potentiel de gains (moins cher à acquérir !)...

Google limite les risques

La version européenne de Google Ventures prendra ses quartiers à Londres. Elle sera pilotée par Eze Vidra, le responsable du Google Campus de Londres, accompagné de trois spécialistes'. Au delà de l'investissement, Google prévoit également « un accompagnement technique, ou encore des conseils en matière de recrutement, marketing, conception et gestion de produit ». Des services qui sont déjà proposés par le Google Campus. 

Nous noterons cependant que, même s'il marque son intérêt pour les projets innovants européens, Google Ventures prend un risque limité, les 100 millions de dollars – soit environ 73 millions d'euros - ne risquent pas d'aller bien loin ! Dans la moyenne des investissements en Europe, le fonds ne devrait guère soutenir plus de 5 projets, et encore uniquement en amorçage... A moins que Google n'ai d'autres ambitions ? Comme de limiter sa dette fiscale européenne en investissant des fonds... qui échappent également au fisc américain ? Google a par ailleurs indiqué que les 100 millions de dollars ne représentent qu'« un financement de départ ».