Avec le rachat de l'éditeur américain SafeNet, pour 890 millions de dollars, le géant européen des dispositifs de sécurité renforce sa position sur le secteur de la sécurité numérique.

Après les dispositifs de sécurité - cartes SIM, cartes bancaires, terminaux de paiement, passeports et cartes d’identité électroniques – et les plateformes logicielles et services pour les gérer, Gemalto a franchi un pas de plus vers la sécurité numérique, la protection des données et des applications, avec le rachat de l'américain SafeNet.

Rappelons que Gemalto est une société de droit néerlandais, issue en 2006 de la fusion de la société luxembourgeoise Gemplus international, avec la société néerlandaise Axalto.

Vector Capital, le fonds propriétaire de SafeNet, a lâché le morceau contre 890 millions de dollars, soit environ 665 millions d'euros. Un investissement financé sur les liquidités du groupe pour 440 millions de dollars, et des lignes de crédit pour les 450 millions restants. Gemalto pourrait également refinancer sa dette, celle-ci reste d'ailleurs limitée.

Une stratégie dans le vent

SafeNet a affiché en 2013 un chiffre d'affaires de 370 millions de dollars, pour un résultat opérationnel profitable de 51 millions. Face aux méga acquisitions réalisées ces dernières années par des géants des IT, à l'exemple de McAffe par Intel, l'opération semble avoir été réalisée à un prix raisonnable.

Avec cette acquisition, Gemalto suit le sens du vent en renforçant son offre sur la sécurité numérique et la protection des données. Une opération par ailleurs judicieuse, la stratégie des deux sociétés se révèle assez proche, à consolider des offres qui intéressent de nombreux acteurs des IT mais sans jouer la surenchère médiatique. 

SafeNet compte pourtant parmi ses clients des entreprises de premier plan comme Cisco, Symantec, HP, Microsoft et Netflix, pour lesuelles l'éditeur construit des solutions de sécurité spécifiques. « Pas grand monde connait leurs solutions mais tout le monde les utilise : elles gèrent 80 % des transactions interbancaires ! », a indiqué Olivier Piou, le Pdg de Gemalto. Le groupe se renforce également face à ses grands concurrents européens, les français Oberthur et Thalès.