La DSI contribue aux objectifs des métiers ! Nous l'évoquons régulièrement ici. Mais il semble que le message ne passe pas du coté des métiers. A moins que ce ne soit la DSI qui ne suive pas le mouvement... Et surtout la direction générale qui ne joue pas son rôle fédérateur !

La DSI peine à être reconnue comme un partenaire stratégique des métiers. La majorité de ces dernier - 65 % selon une étude de Softchoice, qui a interrogé 750 patrons de métiers (LOB ou line-of-business) et 250 décideurs IT – ne leur accorde qu'un rôle de pompier, de simple professionnel du help-desk, du support de leur informatique. Ou encore (55%) de gardien de leurs environnements informatiques, mais pas de facilitateur dans l'exercice de leurs missions.

La DSI reste perçue comme un centre de coût

Pour Solftchoice, la faute en revient à la DSI. Elle consacrerait en particulier trop peu de temps aux projets stratégiques. 70 % des décideurs IT passeraient moins d'un quart de leur temps sur ces projets, ce qui ne favorise ni leur promotion, ni l'image de la DSI. C'est ainsi que 80 % des métiers considèrent encore la DSI comme un centre de coût, mais certainement pas comme un générateur de revenus.

L'exemple du développement et du déploiement des applications est flagrant. 58 % des déploiements par la DSI prennent généralement 1 mois, et 28 % plus de 6 mois. Mais pour 73 % des métiers, le déploiement ne devrait pas prendre plus d'un mois, voire de 1 à 5 jours pour 25 % d'entre eux.

Ces métiers qui gèrent leurs propres applications...

Plus de la moitié des patrons de métiers (57%) pensent que leur entreprise devrait investir plus dans les IT. Mais ils se garderaient bien ces budgets, 75% d'entre eux projettent en effet de dépenser plus sur leurs propres budgets afin d'investir eux-mêmes dans les IT ! Déjà, 31 % des métiers ne se tournent pas vers la DSI pour acquérir une nouvelle solution logicielle. Sans état d'âme, la moitié des patrons de métiers affirment qu'ils disposent de leur propre budget pour investir dans les technologies.

Une dérive qui réduit la performance des IT

A trop lâcher la bride aux métiers, et leur accorder des budgets IT qui pourraient certainement mieux être mieux exploités en étant centralisés par la DSI, c'est tout le système d'information de l'entreprise qui pourrait subir des retards concurrentiels. Ainsi, 61 % des entreprises interrogées ont virtualisé moins de la moitié de leurs environnement IT. Et 46 % ne disposent pas de capacités pour déployer un cloud hybride.

Le résultat est sans appel, 25 % des entreprises n'ont pas centralisé la gestion de leur environnement IT. Et moins d'un quart des processus de déploiement des applications sont automatisés par 46 % des DSI.

Mais où est la direction générale ?

Les conclusions de l'étude Softchoice viennent en partie infirmer le constat du rapprochement de la DSI et des métiers, que par ailleurs d'autres études tentent au contraire d'affirmer. Entre une vision du futur qui ne saurait trop tarder à s'imposer et la réalité, il y a du chemin à parcourir.

Nous proposerons une autre conclusion : si la DSI a une lourde responsabilité dans ce constat, celle des gestionnaires de l'entreprise ne doit pas être oubliée. Certes, le passage de la forteresse informatique à une DSI au service des métiers est une démarche longue et fastidieuse. Mais à laisser les métiers consacrer une partie de leurs budgets à des projets technologiques, la direction générale coupe en partie les ailes de sa DSI et ne lui laisse qu'une faible latitude pour devenir le pilote des changements générateurs de plus de marge ou de nouveaux revenus tant attendus. Une DG support du laisser-faire plutôt que des vrais projets d'enrichissement via les IT...

A chacun ses responsabilités, et en la matière Softchoice ne prend pas siennes en ratant cette conclusion. La DSI est certes coupable, mais elle ne devrait pas être seule dans le box des accusés !