La quatrième édition du Congrès Big Data a fermé ses portes sur une triple note positive : marché, solutions et entreprises frisent enfin la maturité.

Restons prudents, si les organisations françaises commencent sérieusement à s'emparer du Big Data, elles sont encore loin de la vague de fond qui secoue leurs homologues de l'autre coté de l'Atlantique. Pour autant, notre visite au Congrès Big Data nous a confirmé que de plus en plus de projets ont dépassé le stade du PoC (Proof of Concept), de la maquette, pour entrer en production, et parfois mesurer les premiers ROI (retours sur investissement).

Parlons business

Première surprise, l'euphorie des débuts du Big Data a laissé sa place à plus de pragmatisme. De l'avis même des organisateurs comme des exposants, on parle désormais business.

Certes, les start-ups sont toujours là pour rappeler l'esprit pionnier des premiers Congrés. En revanche, les grands acteurs des IT - qui affirmaient prendre tout ce qui se présente, se composant ainsi un catalogue sans afficher de véritable stratégie, et surtout sans démontrer un réel savoir faire – proposent désormais de vraies solutions, avec une meilleure intégration dans leurs modèles.

Des clients qui s'exposent

Seconde et bonne surprise, les clients commencent à parler. Nous avons rencontré des entreprises qui aujourd'hui nous ont fait part de leur retour d'expérience sur le Big Data. Nous y reviendrons très prochainement. Il était quasi impossible, lors des précédents Congrès, d'approcher les rares utilisateurs de solutions Big Data analytiques. Et lorsque c'était possible, le grand projet qui nous avait été annoncé se transformait en PoC loin de la validation.

Cette époque est en cours d'être révolue. Des projets concrets, avec des résultats mesurés, s'affichent désormais. Quel gâchis, cependant, car la part des projets initiés mais qui n'ont pas aboutis semble considérable. Le chiffre de 8 à 9 projets sur 10 qui sont abandonnés circule ! La faute en revient aux entreprises, qui se sont lancées sans cerner leurs besoins, aux SSI qui ont affirmé leur compétences alors qu'elles restaient à construire, à l'absence de data scientists ou de professionnels qualifiés capables de mener les projets à terme, et à une certaine précipitation par trop désorganisée.

De vraies formations, enfin...

C'est là qu'est la troisième surprise, loin des ambitieux cursus de formations des écoles d'ingénieurs - qui s'affirmaient capables de former nos data scientists de demain, mais qui souffrent comme tout le monde du déficit de compétences pour trouver de vrais formateurs -, d'autres structures de formation avancent avec plus de réalisme. Avec des cycles de formation plus courts mais plus opérationnels. La pénurie de compétences pourrait trouver une issue dans les 18 mois à 2 ans à venir.

Le Congrès Big Data se termine donc sur une note positive. Qu'en sera-t-il lors de la prochaine édition ? Le monde du Big Data est encore en pleine effervescence, et aucune place n'est réellement acquise définitivement. Nous pouvons nous attendre à de nombreux mouvements technologiques qui prendront place au dessus de la couche Hadoop. Les professionnels que nous avons rencontrés s'interrogent sur l'avenir, non du Big Data, mais des infrastructures de Big Data.

Itérations et droit à l'erreur

Faut-il s'en inquiéter si l'on est porteur d'un projet ? Non, car de l'avis de tous, les retours sur les projets entrés en productions sont positifs, et les organisations envisagent déjà de les étendre. En fait, ce qui ressort le plus régulièrement de nos contacts, c'est la nécessité de ne pas se focaliser sur la technologie, mais sur les attentes des entreprises. Et c'est probablement là que résident les erreurs de premiers projets, le focus sur les moyens, qui a fait oublier l'essentiel, de fixer un but qui répond à des attentes.

Et c'est pour nous là qu'est le principal message à retenir des projets Big Data qui sont entrés en production : leur succès est venu de leur mode de déploiement par itérations, et de la reconnaissance des échecs. Tout neuf, même s'il repose souvent sur des technologies connues, voire anciennes, le Big Data n'a pas fini de nous surprendre.