4100 exposants répartis dans 14 halls d'exposition, le CeBIT mérite bien son titre de plus grande exposition mondiale des technologies IT professionnelles. Et IT Social y était...

Pour autant, ce salon d'exception vit sur sa grandeur passée, et son record de 849.252 visiteurs établi en 2001 ! A l'époque, le catalogue du salon pesait 3,21 kg. Depuis, le nombre de visiteurs ne cesse de décroitre, 285.000 annoncés cette année, mais seulement 210.000 se sont présentés – en encore, les organisateurs semblent avoir cherché à compenser ce recul en invitant beaucoup d'étudiants, au grand dam des exposants ! Quant au catalogue, il ne pèse plus que 313 grammes. Certes l'internet est passé par là, mais les chiffres sont flagrants... L'avantage est que l'on ne se disputait pas pour parcourir les allées, tant nous disposions d'espace pour circuler !

Et les IT françaises ?

Autre regret, le CeBIT est d'abord le reflet de l'industrie allemande. C'est évidemment logique pour un salon qui se déroule en Allemagne, mais nous avons été surpris par le nombre d'exposants qui ne s'exprimaient qu'en allemand. Pour un salon qui se veut européen, nous nous attendions a minima à parler anglais... Raté !

D'autant plus que pour maintenir son attractivité, cette édition a joué la carte des start-up, ce qui aurait pu en faire une vitrine de l'innovation IT. Une cinquantaine d'entre elles s'exposaient dans un hall particulier, sélectionnées pour participer à un concours européen très orienté vers la donnée. Mais en dehors de cela, les start-up qui s'exposaient se sont retrouvées noyées dans la masse des gigantesques stands des grands du secteur, IBM, Microsoft, SAP, T-Systems, Fujitsu, etc..

Mais notre plus gros regret, c'est certainement la disparition du pavillon français. En dehors de quelques grands acteurs français des IT, notre industrie a brillé par son absence. Tout juste quelques petites entreprises françaises tentaient de s'offrir un minimum de visibilité, tout en tempêtant contre les organisateurs qui ont changé certaines règles du jeu et imposé « des étudiants et des personnes âgées en visite guidée » nous a commenté l'une d'entre elles.

Et dans le même temps, l'Indonésie, l'Inde, la Bulgarie, la Roumanie, la Tunisie se faisaient remarquer avec des stands imposants. Le hall consacré au data center n'était occupé que par des chinois. Et les universités allemandes et suisses disposaient de leur hall annoncé dédié à l'innovation, mais plus prosaïquement tourné vers le recrutement de leurs futurs étudiants. Ce hall était en revanche très visité, vous l'avez compris.

Les grandes tendances

Officiellement, et sans surprise, deux tendances majeures émergent sur ce CeBIT 2014 : le big data et le mobile. Mais ces tendances s'affichent dans la proximité du modèle allemand, donc industriel. Dans les deux cas, les exposants ont affiché un focus sur l'automobile. «Nos voitures ont déjà leur propre data center, avec 1,5 kilomètre de câbles, plus de 50 calculateurs et la puissance de calcul de 20 PC très modernes », nous a rappelé Martin Winterkorn, PDG de Volkswagen Group.

Idem coté mobilité, avec de nouveau un focus sur l'automobile avec ce que les industriels Allemands appellent « la mobilité intelligente ». La référence technologique semble désormais être Android, l'OS de Google. Mais dans le même temps un domaine occupe les esprits des acteurs de ce marché, la sécurité. Il ressort cependant de ce CeBIT que si la mobilité est un domaine très prisé du grand public, il l'est aussi désormais de l'industrie. Avec d'ailleurs un fort attrait de nos homologues Allemands pour les programmes de recherche européens. Ainsi les programmes nationaux allemands suivent de très près les initiatives IT menées par l'Europe, avec tout ce que cela apporte d'opportunités en matière d'investissements et de coopération. Encore un domaine dans lequel nos Français n'ont pas brillé au CeBIT.

Dernière information : lorsque nous évoquons avec les exposants allemands le coût du travail et la productivité comparée entre les industries françaises et allemandes, invariablement la réponse a été que les acteurs allemands de l'industrie IT affichent « la plus faible progression du coût du travail en Europe ».