Google a profité de Google I/O, sa conférence développeur, pour dévoiler sa plateforme Brillo pour objets connectés. A rapprocher des évolutions d'Android Wear, son langage pour montres connectées, et de l'annonce de Weave, son langage pour objets connectés.

Mission accomplie pour Google I/O, la grand messe de Google pour les développeurs qui s'est tenue à San Fancisco. Le géant du Web est venue rappeler ses ambitions au monde, et remettre les pendules à l'heure… connectées bien évidemment.

Car face à l'annonce attendue d'Android M, le système d'exploitation (OS) pour smartphone successeur d'Android L (Lollipop) qui sera disponible en fin d'année, c'est certainement l'Internet des Objets (IoT) qui aura retenu l'attention des conférenciers.

La première riposte vient de la montre connectée

Depuis plusieurs semaines - et la sortie de l'iWatch, même si passé l'effet applemaniac et à l'usage celle-ci déçoit quelque peu (lire « Apple Watch, les premiers retours… en demi teinte ») – Apple occupe le devant de la scène. La riposte de Google était donc attendue. A commencer par les montres connectées.

Android Wear, l'OS pour montres connectées en environnement Android, commence à corriger ses erreurs de jeunesse et s'enrichit de nouvelles fonctionnalités, comme de nouveaux gestes pour la piloter, des emojis pour personnaliser des messages, et un nouveau mode qui consomme peu d'énergie. Google a compris la leçon iWatch !

La guerre des montres connectées est bien lancée. Comme le concurrent Apple, Google mise fortement sur sa communauté de développeurs, et en la matière Google I/O a affiché une sacré richesse, avec un portefeuille de plus de 4.000 applications. Rare seront celles qui rejoindront notre poignée, mais Google ne lâchera pas de terrain.

Une plateforme pour l'IoT

Avec Brillo, Google affiche d'autres ambitions, celles de partir à la conquête de l'Internet des Objets. Dérivé d'Android, Brillo est un OS dédié aux objets connectés, dont on retiendra surtout qu'il nécessite peu de ressources pour fonctionner. Il sera disponible en preview pour les développeurs au cours du troisième trimestre.

L'OS devrait pouvoir fonctionner sur un objet embarquant 32 ou 64 Mo de mémoire vive (RAM), avec ou sans écran. Basé sur Android, nous devrions le retrouver très rapidement sur des équipements de taille réduite, basse consommation, et low-cost. Soit des objets qui par leurs spécifications ne peuvent embarquer ni Android, ni iOS.

Tout aussi important, mais disponible un peu plus tard (au quatrième trimestre), Weave est un langage qui prend place sur le cloud pour assurer la relation, la compréhension et la traduction des commandes entre un objet connecté et un smartphone. Dans la stratégie de Google de couvrir l'ensemble des strates de l'Internet, Weave s'annonce comme une brique stratégique.

Chacun avance ses pions

L'IoT est trop récent pour qu'émerge une tendance, alors chacun avance ses pions, espérant remporter la mise qui se chiffrera en dizaines de milliards d'objets connectés. Intel, Cisco, Microsoft, Apple ont un regard plus qu'intéressé sur ce marché, et leurs travaux sont plus ou moins avancés. Mais pendant que certains se concentrent sur les architectures réseaux, d'autre ont déjà pris position sur les objets eux mêmes.

C'est le cas du sud-coréen Samsung avec sa famille d'objets Artik et son OS Tizen. Du chinois Huawei avec son OS LiteOS, qui a la particularité de tenir dans 10 Ko et de pouvoir se lancer en configuration zéro, c'est à dire qu'il découvre lui même la configuration de l'objet sur lequel il s'exécute (auto-discovery et auto-networking). Ou encore de l'américain Qualcomm, qui associe des composants avec une plateforme logicielle AllJoyn.

L'Internet des Objets, un domaine à suivre de très près, que l'on soit DSI, industriel, développeur, et consommateur.