Menacée d’interdiction d’activité sur le territoire américain, et potentiellement ailleurs dans le monde (on connait la propension du président américain à essayer d’influencer, sinon de forcer, les autres dirigeants) l’application de publication de vidéos TikTok n’a pas d’autre solution que de trouver un sauveur pour assurer sa survie sur les marchés américain et canadien. Et celle-ci pourrait bien venir de Microsoft, qui reconnait, dans un communiqué publié le 2 août que « suite à une conversation entre le PDG de Microsoft, Satya Nadella, et le président Donald J. Trump, Microsoft est prêt à poursuivre les discussions pour explorer l’achat de TikTok aux États-Unis ».

Le CEO de Microsoft est intervenu auprès du Président américain qui a accepté de surseoir à sa décision d’interdire TikTok sur le territoire américain, et a donné 45 jours à Microsoft et ByteDance, la maison mère de TikTok USA, pour trouver un accord. Trump avait déclaré vendredi qu’il envisageait une interdiction de TikTok, craignant que, du fait de son origine chinoise, il ne représente un risque pour la sécurité nationale en raison des données personnelles qu’il traite.

Un événement majeur sur le marché des médias sociaux

En réalité, la compagnie de Redmond avait déjà entamé les démarches auprès des autorité américaines. « Les discussions avec ByteDance s’appuieront sur une notification faite par Microsoft et ByteDance au Comité pour l’investissement étranger aux États-Unis (CFIUS) », expliquait Microsoft dans son communiqué. Les deux sociétés ont fait part de leur intention d’étudier une proposition préliminaire qui impliquerait l’achat du service TikTok aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande et qui aboutirait à ce que Microsoft possède et exploite TikTok sur ces marchés. Microsoft pourrait inviter d’autres investisseurs américains à participer à cet achat sur une base minoritaire.

Avec une base d’utilisateurs de 100 millions aux US, le rachat de TikTok par Microsoft est un événement majeur sur le marché des réseaux sociaux. Il donnerait à Microsoft, qui possède déjà LinkedIn, un socle solide pour monter à l’assaut des médias sociaux concurrents, Facebook et Snapchat notamment.

Si la transaction se confirme, Microsoft promet de mettre en place les garde-fous sécuritaires pour, d’une part protéger les utilisateurs américains et canadiens, et, d’autre part, transférer et garder sur le territoire américain les données d’utilisateurs américains stockées ou sauvegardées en dehors du territoire des États-Unis. La firme de Redmond affirme en outre qu’elle s’assurera que ces données rapatriées seront effacées des serveurs situés en dehors du territoire américain après leur transfert.