L’industrie et les états semblent être vent debout contre le rachat d’Arm par Nvidia. En effet, l’annonce de Nvidia en septembre 2020 avait soulevé les protestations immédiates de certaines entreprises clientes d’Arm. Elles craignent une mainmise de Nvidia sur la technologie d’Arm qui, selon elles, réduirait leur accès à ces puces et constituerait par conséquent une distorsion de la concurrence. D’ailleurs, la Commission européenne n’a pas tardé à ouvrir une enquête. De leur côté, Microsoft, Google et Qualcomm avaient immédiatement saisi l’autorité américaine de la concurrence. Puis en août dernier, l’autorité de la concurrence britannique annonçait sa propre enquête sur le projet l’acquisition.

Aujourd’hui, c’est au tour de la FTC, d’annoncer sa décision de saisir de la justice pour « bloquer » ce rachat. « L’accord vertical entre le fournisseur de puces Nvidia et le concepteur de puces Arm permettrait à l’entreprise combinée d’étouffer les technologies de nouvelle génération concurrentes », estime le gendarme américain dans son communiqué. Selon ce dernier, la Commission craint une mainmise de Nvidia sur une grosse partie du marché des puces. Car, en effet, les conceptions et les architectures des puces Arm servent de base aux entreprises clientes pour concevoir des systèmes sur puces (SoC) concurrents.

La crainte d’étouffement des technologies innovantes

La FTC craint que « l’entreprise issue de la concentration ait les moyens et la motivation nécessaires pour étouffer les technologies innovantes de la prochaine génération, y compris celles utilisées pour faire fonctionner les centres de données et les systèmes d’assistance au conducteur dans les voitures ».Arm, qui appartient au japonais SoftBank, s’est en effet taillé un empire avec ses conceptions et architectures de microprocesseurs.

Les architectures Armalimentent un large éventail d’appareils informatiques, des smartphones aux tablettes, en passant par les systèmes d’aide à la conduite et les ordinateurs des grands centres de données. Arm fournit également un important soutien et des services connexes. Arm accorde des licences pour sa technologie de processeur en utilisant une approche de licence neutre et ouverte décrite par l’industrie et est souvent surnommée la « Suisse » de l’industrie des semiconducteurs, selon la plainte.

Celle-ci allègue que la fusion proposée « donnerait à Nvidia la capacité et l’incitation à utiliser son contrôle de cette technologie pour saper ses concurrents, réduisant la concurrence et entraînant finalement une réduction de la qualité des produits, une réduction de l’innovation, des prix plus élevés et moins de choix, portant préjudice aux millions d’Américains qui bénéficient de produits basés sur Arm, selon la plainte ». de son côté Nvidia plaide