L’Union européenne est actuellement en train d’étudier le meilleur moyen pour la réglementation de la technologie de la reconnaissance faciale. Certains analystes estiment que l’UE pourrait interdire temporairement l’utilisation de cette technologie dans les lieux publics tels que les stades, les centres commerciaux et les gares pour éviter de nuire à la vie privée des citoyens européens. L’interdiction serait comprise entre 3 et 5 ans et cette initiative permettra aux autorités européennes de mieux gérer les risques liés à l’utilisation de cette technologie. Cette première option a été spécifiée dans le premier projet de loi de la Commission européenne, disponible sur le site Euractiv. Toutefois, la version finale devrait être publiée en février dans le cadre d’une refonte plus large de la réglementation de l’intelligence artificielle et de la reconnaissance faciale. Bruxelles analyse actuellement un éventail d’option pour traiter les questions éthiques et juridiques tournant autour de l’intelligence artificielle. La commission serait également en train d’examiner les normes minimales pour les services gouvernementaux et l’utilisation d’instruments européens juridiquement contraignants en ce qui concerne les applications à haut risque de l’intelligence artificielle dans différents domaines tels que les soins de santé, les transports, la police et le système judiciaire. L’un des porte-parole de la commission européenne n’a pas voulu commenter le document divulgué. Toutefois, il a déclaré que la commission envisagerait de mettre à profit l’intelligence artificielle pour favoriser les percées scientifiques, préserver le leadership des entreprises de l’UE et améliorer la vie des citoyens européens tout en améliorant les diagnostics et les soins de santé, et en augmentant l’efficacité de l’agriculture.
Le document comprenant le premier projet de loi de la Commission européenne sur la réglementation de la reconnaissance indique clairement que l’utilisation de la technologie de la reconnaissance faciale par des acteurs privés ou publics dans les espaces publics serait interdite dans une période définie (de trois à cinq ans), pendant laquelle l’UE procèdera à une évaluation des impacts de cette technologie tout en mettant en place d’éventuelles mesures de gestion des risques pouvant être identifiés et développés. Certains critiques affirment que Bruxelles serait trop prudent dans l’adoption des nouveaux développements. Selon eux, l’un des principaux avantages du Royaume-Uni dans le Brexit serait que le pays pourrait mieux progresser dans le domaine de l’intelligence artificielle. En effet, le Royaume-Uni quittera l’UE à la fin de ce mois, mais le pays restera soumis à ses lois jusqu’à la fin de l’année 2020. Depuis ces 10 dernières années, la reconnaissance faciale est devenue l’une des technologies à la croissance la plus rapide et elle est actuellement incontournable au niveau des réseaux de surveillance privés et publics en Europe. De nos jours, trois forces de police britanniques se trouvant à The Met, au sud du pays de Galles et à Leicestershire testent actuellement la reconnaissance faciale pour identifier les personnes soupçonnées d’avoir commis un crime ou d’être présentes sur des listes de surveillances. Le gouvernement allemand prévoit aussi de déployer cette technologie dans 134 gares et 14 aéroports après un essai réussi à Berlin. Dans quelques mois, la France pourrait devenir le premier pays de l’UE à permettre à ses citoyens d’accéder à des sites web gouvernementaux sécurisés via la reconnaissance faciale. Le parlement français a adopté en juillet un nouveau cadre réglementaire pour permettre son expérimentation. De plus, la haute cour de Londres a statué en septembre que la Police du sud du pays de Galles avait agi légalement et qu’elle n’avait enfreint aucune loi sur les droits de l’homme ou la protection des données dans son utilisation d’un logiciel de reconnaissance faciale. Plusieurs organisations de défense des droits civils ont exprimé leur crainte face à la vitesse à laquelle cette technologie qualifiée d’intrusive est adoptée.
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