Si ces deux là veulent s'entendre, il va falloir qu'ils s'alignent ! Car quoi qu'il arrive, la montée en puissance du Big Data et la multiplication des initiatives autour de l'analyse des données internes et externes, des volumes de données et du Fast Data (temps réel) sont inéluctables.

Après avoir évoqué le décalage entre la DSI et marketing dans la vision du Big Data (lire « DSI et marketing ne s'entendent pas sur le Big Data »), nous poursuivons la démonstration que, avec les analystes d'IDC dans le cadre du Big Data Index 2014 réalisé pour EMC, et malgré des intérêts communs, ces deux organisations de l'entreprise éprouvent décidément bien des difficultés à s'aligner.

L'accélération des initiatives Big Data

Il est un domaine sur lequel DSI et marketing affichent une vision commune : la prise d'initiatives Big Data. 43 % des DSI et 45 % des marketers s'y sont engagés.

  • des solutions Big Data ont été déployées dans 13 % des entreprises ;
  • un projet Big Data est en cours de pilotage ou le sera prochainement pour 7 % des entreprises ;
  • le concept Big data est en cours d'évaluation dans 23 % des entreprises.

Il faut aligner les enjeux IT et métiers

Les enjeux liés aux données sont multiples, mais DSI et marketing n'ont pas les mêmes priorités. Par exemple, le traitement des données en temps réel est une priorité à 63 % pour les équipes marketing, alors qu'elle ne l'est qu'à 33 % pour les équipes de la DSI, soit un décalage du simple au double. Idem pour la collecte de données externes, une priorité pour 46 % du marketing, et seulement 25 % de la DSI.

Si l'on regarde les besoins exprimés, là encore le décalage est flagrant. Donner du sens aux données en imaginant les informations que l'on peut tirer des données collectées et stockées est de très loin (92%) la priorité du marketing, alors qu'elle n'arrive qu'en troisième position pour la DSI avec 59 %.

L'analyse des données dont l'entreprise dispose, afin d'en tirer des information à forte valeur, est exprimée par la DSI comme la première priorité (69%), mais n'arrive qu'en seconde position pour le marketing (78%). Voilà pourtant un sujet sur lequel les deux organisations peuvent s'entendre.

Suivent le stockage des données internes et externes (62 % DSI, 64 % marketing) ; le traitement des données en temps réel (33 % et 63%) ; la gestion du cycle de vie des données dont la détention n'est pas règlementée (29 % et 37%) ; la collecte des données externes dans des bases (25 % et 46%). L'on ressent très fortement la différence entre le support et l'utilisateur, ce qui confirme que la DSI est dans les choux dans sa relation avec le métier marketing...

Les bénéfices et les freins

Nous l'avons vu, l'incompréhension demeure entre DSI (le support du Big Data) et marketing (l'utilisateur du Big Data). Pour le second, les bénéfices du Big Data sont dans l'analyse : la capacité et surtout la finesse de d'analyse de grands volumes de données. Tandis que pour la DSI, qui a les mains dans le cambouis des infrastructures IT, l'accès à la données est la priorité, accès et liberté d'interrogation de tout type de données, et stockage de gros volumes.

En la matière, selon les analystes d'IDC, les DSI font preuve d'une plus forte prise de conscience des bénéfices qui peuvent être tirés des Big Data.

Même problématique avec les freins aux Big Data. Pour la DSI, ils se concentrent sur le coût et le manque d'expertise technologique. Pour le marketing, les obstacles sont d'abord le coût – voilà au moins une vision qui les unis à la DSI -, mais également culturels et organisationnels (quels processus adopter pour la prise de décision ?), et ils portent également sur la difficulté à démontrer le ROI (retour sur investissement). Sur ce dernier point, la quasi inexistance des réponses provenant de la DSI démontre que le Big Data est plutôt en phase de réflexion et de démonstration, que réellement de production...

Où sont les compétences ?

Un espoir demeure dans la relation entre DSI et marketing, chacun reconnaît – 90 % des marketers et 80 % des DSI - que les compétences métiers internes ne sont pas suffisantes pour lancer une initiative Big Data. Près d'un DSI sur 2 reconnaît à ce titre que l'explosion des données impacte les compétences métiers. Il va donc bien falloir s'entendre sur ce point.

Les organisations ont pris conscience de la problématique, et pour y répondre elles s'appuient sur le triptyque recruter, former, externaliser. DSI et marketing ont la même vision sur la nécessité de recourir à des consultants et experts Big Data externes. En revanche, plus tourné vers les usages du Big Data, le marketing s'oriente plus facilement vers le recrutement de nouveaux profils et la formation.