L’autorité de la concurrence française a encore sommé Google de payer une amende conséquente d’un montant de 150 millions d’euros, après celle de 57 millions de dollars pour violation du règlement européen sur la protection des données. Selon l’agence, le géant américain aurait abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité en ligne. Elle a annoncé que le service de publicité Google Ads est « opaque et difficile à comprendre, et appliqué d’une manière injuste et aléatoire », justifiant la sanction. En plus de l’amende, l’autorité de la concurrence a ordonné à Google de clarifier lesdites règles, notamment en ce qui concerne les procédures de suspension de compte des utilisateurs. Elle soumet aussi la société à la mise en place de mesures de prévention, de détection et de traitement des violations des règles de Google Ads. La réaction de Google ne s’est pas fait attendre. Par la voix de Maria Gomri, directrice juridique de Google France, la société déclare qu’elle va faire appel de la décision. Cette dernière déclare que même si le contrôle réalisé par le régulateur aide la société à améliorer ses services, cette décision limiterait sa capacité à lutter contre les pratiques abusives de publicité en ligne. Dans tous les cas, cette décision de la France place Google dans une situation embarrassante en Europe. Le régulateur britannique est aussi en train de collecter des avis pour décider s’il serait utile de démanteler la société.
Google détient 80 % du marché français de la publicité en ligne. C’est pour cette raison que le régulateur français lui impose de définir les règles de fonctionnement de Google Ads pour qu’il soit plus objectif, transparent et non discriminatoire. Pour l’instant, il semble que Google peut fixer les règles à sa façon grâce à son hégémonie commerciale. L’enquête qui a mené jusqu’à la décision prise par les autorités a commencé lorsque la société Gibmedia a soulevé une objection après avoir vu son compte Google Ads fermé sans qu’il y ait eu préavis de la part de Google. La société a demandé au régulateur de prendre des mesures, ce qui lui a été refusé. Par contre, l’autorité française a décidé de poursuivre l’enquête sur le fond jusqu’à la prise de la décision. Un porte-parole de Google a déclaré que la politique de la société est de protéger les consommateurs contre les publicités abusives. Gibmedia serait, selon lui, une de ces sociétés qui trompent les utilisateurs en proposant des services dont les conditions de facturation sont floues. En réponse, l’autorité de régulation a stipulé que Google ne peut pas décider de son propre chef de fermer un compte d’une société tout en ne faisant pas pareil vis-à-vis des autres qui proposent le même service. Néanmoins, l’agence française avoue ne détenir jusqu’à maintenant aucune preuve d’abus de la part de Google pour bloquer des entreprises concurrentes. Par contre, l’agence estime que ses règles peuvent forcer les sites en ligne à s’aligner sur le fonctionnement de ses services de publicité. Le régulateur français a aussi rappelé les motifs des avertissements que Google a déjà reçus par le passé, dont celui concernant les manquements au règlement sur la concurrence de l’UE pour lesquels la société a déjà écopé d’une amende de 1.7 milliards de dollars sur son service de recherche AdSense. Le régulateur pense que Google aurait dû prendre acte de ces sanctions. En plus de la sanction financière, Google doit clarifier ses procédures pour aider les annonceurs à éviter la suspension de leur compte, de réaliser une formation obligatoire au profit de son personnel chargé du service Google Ads. De plus, Google doit aussi présenter à l’autorité française un rapport détaillé sur les mesures que la société a prises pour se conformer à la décision de l’agence.
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