Google fait partie des entreprises à avoir demandé à la startup Clearview AI d'arrêter de déployer leur technologie de reconnaissance faciale. Ce dispositif est actuellement utilisé par 600 services de police à travers l’Amérique du Nord alors que son utilisation est contestée par différents organismes de protection des droits civils. Il y a quelque temps, le New York Times a publié un article indiquant que Clearview AI a collecté des milliards d’images sur internet pour créer sa base de données de visages pour le développement de sa technologie de reconnaissance faciale. Cette situation a poussé Google a demandé à Clearview d’arrêter de collecter les vidéos YouTube pour sa base de données et de supprimer toutes les photos récupérées au niveau du moteur de recherche.

Hoan Ton-That, le PDG de Clearview AI, a déclaré que son entreprise prévoit de contester les lettres de cessation et d’abstention de Google devant un tribunal. D’après lui, la pratique de Clearview pour la collecte de données sur internet serait similaire à la manière dont Google regroupe les images sur son moteur de recherche. Il a souligné que si Google peut extraire des informations dans différents sites web, c’est que ces données sont publiques. Pour le PDG, Clearview peut donc le faire aussi. De plus, Hoan Ton-That a souligné que son entreprise avait le droit via le premier amendement à l’information public.

Malgré cette affirmation, Google a indiqué que Clearview AI ne respectait pas les conditions d’utilisation de YouTube en collectant les données personnelles des utilisateurs. En effet, les règles du site indiquent clairement que toute collecte de données pouvant être utilisées pour identifier une personne était interdite. Google a également  contesté l’affirmation de Hoan Ton-That qui compare les pratiques de son entreprise à celui du moteur de recherche. D’après eux, la plupart des sites web veulent être inclus dans les résultats de recherche de Google et ont également la possibilité de se désinscrire du service. Par contre, Clearview AI a collecté secrètement les images de plusieurs milliards d’individus sans leur consentement.

Clearview AI n’est pas la première entreprise à évoquer le premier amendement pour justifier ses pratiques de collecte de données. En 2017 par exemple, hiQ Labs, une société d’analyse de données a été poursuivie par LinkedIn pour avoir collecté les données des utilisateurs du réseau social. hiQ Labs a utilisé le premier amendement pour défendre ses pratiques, mais a perdu l’affaire. Pour le moment, aucune loi fédérale ne réglemente le déploiement de la technologie de reconnaissance faciale malgré le fait que certaines villes comme San Francisco l’aient déjà interdit. Certains analystes estiment que les autorités américaines devraient prendre des mesures adéquates pour la réglementation de cette technologie dans les mois à venir.

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