Le marché du cloud computing est en progression constante, passant de 214.3 milliards de dollars d’investissements publics en 2019 à 33.1 milliards en 2022 selon les projections. Selon une étude réalisée par Flexera, les entreprises opérant au niveau mondial classent l’optimisation des coûts du cloud à la première place de leurs priorités depuis 3 années consécutives. Mais le marché est dominé par quelques géants industriels, notamment Amazon avec AWS (Amazon Web Services), Microsoft avec Azure, Google Cloud et Alibaba Cloud. A eux quatre, ils prennent 75 % du marché. Ce qui oblige les entreprises à se tourner principalement vers leurs produits plutôt que vers d’autres opérateurs. Si les géants du web n’ont pas de concurrence sérieuse, c’est surtout grâce à leur capacité à offrir des solutions moins onéreuses aux entreprises. Ces entités tirent aussi avantage de leur grande capacité de financement, ce que les sociétés plus modestes n’ont pas.

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Pour se soustraire de la domination des entreprises majeures du cloud, il ne reste pour les gouvernements qu'à donner plus de faveurs aux opérateurs dits « locaux ». Pour cela, certains mettre en place une réglementation plus contraignante à l’encontre des grands fournisseurs pour les obliger à augmenter le coût de leurs services. À terme, cela va permettre aux petits acteurs du cloud de survivre ou même d’émerger. Certains pays sont en train de lancer le mouvement, avec à leur tête la France et l’Indonésie. Le gouvernement français discute avec Dassault Systèmes et OVH pour concurrencer davantage les géants américains. Cette initiative est parti d’une crainte du gouvernement français après l’adoption de la loi CLOUD aux États-Unis. Celle-ci autorise en effet les autorités de renseignement américaines à consulter toutes les données stockées par les entreprises, ce qui ne convient pas à la France pour des raisons évidentes de sécurité. Mais ce n’est pas là la seule motivation. En disposant d’une entreprise cloud locale, la France espère développer une entreprise capable de rivaliser avec les grandes firmes américaines. Pour sa part, l’Indonésie a déjà préparé un investissement progressif dans les solutions cloud à travers la société publique PT Telekomunikasi. Le montant initial du financement est fixé à 70.6 millions de dollars et augmentera au fur et à mesure. Les préoccupations indonésiennes sont surtout économiques. Google, Alibaba et AWS étant déjà présents dans le pays, le gouvernement indonésien veut s’emparer d’une partie du marché local, surtout depuis l’émergence de plusieurs licornes technologiques comme Go-Jek, Tokopedia, Bukalapak ou Traveloka dont la valorisation totale dépasse les 27 milliards de dollars.

La France et l’Indonésie veulent concurrencer les géants américains du #cloud en développant des opérateurs… Click to Tweet
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