L’impact direct de la pandémie depuis mars dernier a coûté 6 % de chiffre d’affaires au secteur du numérique en France, selon le rapport préliminaire de l’étude Grand Angle ESN et ICT du Syntec Numérique et de KPMG. La comparaison depuis mars dernier de l’évolution globale du PIB français (-14 %) à celle du chiffred’affaires du secteur numérique (-6 %) peut laisser penser que ce dernier n’a été que peu impacté par la crise. Mais au regard des performances du secteur depuis des années, soit environ 4 % de croissance en 2018 et 2019, il s’agit d’une chute historique du niveau d’activité. Si l’on additionne le CA prévisionnel basé sur les années précédentes à la perte mesurée cette année, la baisse est d’environ 10 %.

Selon le rapport, les deux tiers des ESN et des ICT (Ingénierie Conseil en Technologies) s’attendent à une baisse de chiffre d’affaires en 2020. Ce sont les ICT, opérant essentiellement des prestations de R&D pour les grandes filières industrielles françaises, qui ont subi de plein fouet les annulations de missions de leurs clients, industries automobile et aéronautique en tête. De leur côté, les ESN ont subi un net ralentissement des projets liés aux systèmes d’information des organisations durant le deuxième trimestre 2020.

La fermeture des bureaux a nui à l’activité

Parmi les causes évoquées de ces baisses, les répondants incriminent la suspension des missions (85 %), l’annulation des missions (71 %), et la réduction des périmètres des missions (47 %). Ils sont 47 % à invoquer des efforts commerciaux (baisses tarifaires) pour expliquer la baisse de leurs CA. Les clients ont justifié leurs décisions par l’obligation de suspendre leurs activités à 93 %, l’impossibilité d’accueillir les prestataires (60 %) et à 23 % le manque de trésorerie.  

Malgré cela, le rapport constate que la crise a eu un « réel effet d’accélération de la transition numérique des organisations » : 63 % des ESN et des ICT ont constaté que la crise a eu un effet déclencheur ou accélérateur de la transformation numérique chez leurs clients.

« Si la situation globale du secteur s’est améliorée en septembre et en octobre, les ESN et les ICT subissent toujours une contraction de la demande, même si les entreprises semblent moins subir ce deuxième confinement que le premier. Il faudra toutefois attendre la fin de l’année pour pouvoir mesurer plus finement tous les impacts liés à cette nouvelle phase de restrictions », conclut le rapport.