Les deepfakes
Les deepfakes sont devenus depuis peu le fléau d’internet (dont 96% d'origine pornographique). C’est pour cette raison que Twitter a décidé de mettre en place une nouvelle politique pour lutter contre ce problème. Les progrès réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle ont contribué à la prolifération de faux contenus audios, vidéos et numériques convaincants. Les auteurs des deepfakes détournent certains contenus pour en changer le sens. Toutefois, cette technologie peut être très dangereuse si elle est utilisée à des fins de propagande ou pour faire croire à un fait réel qui ne s’est pas produit. Les deepfakes sont également utilisés en politique pour ruiner la réputation d’un candidat en lui faisant dire et faire des choses qu’il n’a jamais dites ou faites. Un exemple frappant est le cas de la fausse vidéo tweetée par Donald Trump montrant Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, trébuchant sur ses paroles.
La décision du Sénat américain pour la lutte contre les deepfakes
Le mois dernier, Mark Warner et Marco Rubio, des membres du Comité du renseignement du Sénat américain ont demandé aux grandes entreprises de technologie d’élaborer des plans d’action pour lutter contre les deepfakes sur leur plateforme. 11 entreprises dont Facebook, Twitter, Reddit, LinkedIn et YouTube ont été sollicités par les sénateurs pour imposer des normes permettant de gérer, de supprimer, d’archiver et de confronter le partage de faux contenus dans les meilleurs délais. Dans cette initiative, Twitter a décidé de demander l’avis du public en publiant sa nouvelle politique de lutte contre le deepfake. De leur côté, Amazon, Microsoft et Facebook se sont associés dans le cadre du projet DFDC (DeepFake Detection Challenge) pour le développement de nouveaux outils capables de détecter les contenus manipulés.
Les détails sur le sondage concernant la nouvelle politique de Twitter pour lutter contre les deepfakes
Twitter a réalisé un sondage pour solliciter l’avis des utilisateurs concernant les moyens les plus efficaces pour lutter contre le deepfake. L’enquête qui ne prend que 5 minutes est disponible en différentes langues, dont l’anglais, le portugais, l’arabe, l’hindi et l’espagnol. De plus, la plateforme acceptera les retours et les commentaires sur sa nouvelle politique jusqu’au mercredi 27 novembre à 23h59 GMT. Les commentaires recueillis seront ensuite analysés pour apporter les ajustements nécessaires pour la mise en place de sa politique. Une fois acceptée, la nouvelle politique sera intégrée aux règles de Twitter avec un préavis de 30 jours avant son exécution.
D’une manière générale, la plateforme a demandé à ses abonnés que lorsque des médias manipulés tentent délibérément d’induire en erreur ou de semer la confusion, est ce qu’il serait mieux de :
- placer un avis à côté de ces Tweets ; ou
- avertir les gens avant de partager ou d’aimer les tweets provenant des médias manipulés ; ou
- ajouter des liens se référant à un article de presse ou à Twitter Moment pour que les gens puissent en savoir plus sur les raisons pour lesquelles plusieurs sources affirment qu’un média manipulé.
L’enquête demande également si les photos et vidéos modifiés doivent être
- entièrement supprimées ; ou
- munies d’une étiquette d’avertissement ; ou
- ne pas supprimer du tout
Malgré ces sollicitations, Twitter a tenu à souligner le fait qu’ils seront en mesure de supprimer un tweet si ce dernier menace la sécurité physique d’une personne ou peut causer des dommages graves.
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