Un récent rapport publié par Eurofound pointe les avancées que pourrait offrir l’intégration de la technologie blockchain (mais également d’autres technologies) dans le domaine de la protection sociale. Elle pourrait permettre de réaliser des économies et de renforcer la sécurité des transactions.
Publié par la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), ce rapport examine l'utilisation des technologies numériques dans les services sociaux et les politiques de promotion du numérique.
Il dresse un état des lieux des perspectives possibles, mais aussi des obstacles à surmonter pour intégrer ces nouvelles solutions, dont la blockchain.
Le but est de soutenir la volonté de l’Union européenne d’adapter ses services à l’ère numérique. « Comme dans le cas du secteur des services, l’utilisation de la technologie blockchain en est à ses débuts dans le domaine de la santé et des services sociaux, où elle a été utilisée pour verser des prestations en espèces et pour contrôler les cotisations de retraite », précisent les auteurs de ce rapport.
Fonds de pension
Ils rappellent notamment le caractère décentralisé de la blockchain, permettant ainsi de gérer des transactions en toute sécurité sans besoin d’avoir recours à un tiers. Il est également question de la transparence et du principe de confiance que cela permettrait d’obtenir dans le secteur public.
La technologie blockchain a déjà été utilisée dans le domaine de la protection sociale. C’est le cas pour la gestion des retraites aux Pays-Bas, par exemple. Il s’agit d’une infrastructure permettant à plusieurs acteurs (autorités fiscales, entreprises et employés) de surveiller les versements réalisés par les particuliers dans des fonds de pension.
Au Royaume-Uni, le directeur adjoint de gestion des plateformes du département du travail et des retraites (Department for Work and Pensions-DWP) a déclaré l’année dernière que ses services exploraient l’utilisation de la blockchain pour optimiser leur service de paiements et le rendre plus rapide.
Le service finlandais de l'immigration (Migri) s'est associé avec la start-up MONI basée à Helsinki en 2015, dans le cadre d'un projet pilote qui offrait aux réfugiés une carte Mastercard prépayée liée à leur identité numérique (fournie par Migri).
La technologie Blockchain, déployée via Ethereum, permet de conserver une trace des transactions financières effectuées avec la carte. Cela permet aux réfugiés de trouver plus facilement un emploi et de recevoir de l'argent grâce à leur travail.
Elle leur permet également de payer leurs factures par voie électronique, ce qui accélère en fin de compte leur processus d'établissement en Finlande.
Une blockchain pour surveiller la pandémie
Concernant la santé, le Public Health Blockchain Consortium (PHBC) a annoncé récemment le lancement d'une blockchain visant à vérifier que les communautés et les lieux de travail sont exempts du coronavirus COVID-19, ainsi que d'autres virus, bactéries et champignons à haut risque.
Ce consortium, basé en Suisse, est composé d'autorités sanitaires, d'universités, de prestataires de soins de santé et d'innovateurs qui ont pour objectif de collecter et de stocker des données sanitaires anonymes sur la blockchain.
Les données seraient stockées et mises à jour en temps réel à l'aide de la blockchain. Les informations seraient récupérées auprès de fournisseurs de services de surveillance qui utilisent une combinaison de technologies comprenant l'intelligence artificielle (IA) et les systèmes de géolocalisation.
Menée avant la pandémie du covid-19, cette étude d’ Eurofound sera certainement lue avec encore plus d’attention par les décideurs européens afin d’optimiser le secteur de la santé.
Source : Eurofound