Selon certains responsables américains, les rebelles yéménites Houthis ont réalisé un progrès important, mais surtout inquiétant. Le 14 septembre dernier, des attaques par drones, vraisemblablement lancées par ces derniers, ont atteint plusieurs installations de production dans les champs pétrolifères de Hijra Khurais et d’Abqaiq en Arabie Saoudite. L’attaque aurait eu un moindre effet si elle n’avait pas touché la plus grande zone de stabilisation du pétrole au monde. L’armée saoudienne a annoncé avoir essayé de contenir les drones, sans réel succès. Même si le gouvernement d’Arabie Saoudite n’a pas encore rapporté les conséquences réelles de cette agression, le pays anticipe toutefois quelques impacts importants. Parmi eux, la perturbation probable de l’appel public à l’épargne voulu par Saudi Aramco, la plus grande société pétrolière au monde. Au niveau mondial, l’agression perpétrée par les rebelles Houthis aurait provoqué une diminution de 5 % de la production.
L’Arabie Saoudite, appuyée par les États-Unis dans une coalition, est depuis quelques années engagée dans une guerre meurtrière contre les rebelles yéménites Houthis. Pour rappel, ces derniers ont réussi à s'accaparer la capitale du pays, Sanaa. Ce n’est pas la première fois qu’ils ont utilisé les drones dans des opérations militaires. Mais ce serait la première fois que les rebelles ont réussi une attaque de cette ampleur, en atteignant le cœur du territoire saoudien. Associated Press rapporte que les Houthis ont nettement amélioré leur force de frappe en utilisant des drones qui ont presque les mêmes capacités que les appareils iraniens. Par la voix de son porte-parole, Yahia Sarie, l’armée des rebelles a appelé les Saoudiens d’arrêter les agressions en territoire yéménite. Depuis 2015, la guerre civile au Yémen a déjà fait plus de 90.000 morts, principalement des civils. Déjà en 2018, l’ONU a déclaré que la plupart des victimes auraient été atteintes par les frappes de la coalition.