Une étude démontre que les entreprises négligent la résilience personnelle des RSSI, concentrant leurs investissements sur les aspects technologiques et procéduraux. Cette lacune accroît les risques d’interruption coûteuse des opérations et mine la continuité informatique.

Les résultats de l’étude Zscaler révèlent une carence majeure dans la gestion des pressions cybernétiques subies par les équipes IT. Basée sur une enquête mondiale, l’analyse souligne un déséquilibre entre les dimensions technologique, procédurale et surtout humaine. Ce déséquilibre fragilise la capacité des organisations à maintenir leur continuité lors d’incidents informatiques critiques. L’étude met en évidence l’absence de soutien suffisant pour les RSSI confrontés au stress quotidien des incidents.

Les entreprises accordent prioritairement leurs efforts aux infrastructures et aux processus opératoires au détriment du facteur humain. Cette négligence expose les organisations à des perturbations prolongées et à des interruptions coûteuses de leurs opérations. Selon les répondants, 47 % se jugent seulement « moyennement résilients » ou moins face à la pression cyber. Près de 50 % considèrent que leur direction ignore l’impact des incidents majeurs sur leur état psychologique.

La moitié des professionnels estime même que son employeur ne se soucie pas de sa résilience personnelle. James Tucker, responsable CISO pour la zone EMEA chez Zscaler, définit la résilience autour de trois piliers clés. Il évoque les processus, la technologie et surtout l’humain, pilier trop souvent relégué au second plan.

Les entreprises investissent massivement dans les infrastructures cloud mais oublient de renforcer leurs équipes en cas de crise. Seuls 37 % des organisations interrogées mesurent explicitement la résilience individuelle à travers des enquêtes internes. Moins de 30 % évaluent véritablement les niveaux de stress et de résistance de leurs collaborateurs IT.

L’anticipation des crises

Cette absence de données quantitatives empêche l’élaboration de programmes de soutien ciblés et efficaces. 43 % des professionnels déclarent que leur entreprise ne reconnaît pas le lien entre résilience personnelle et performance globale. Sans cette reconnaissance, les stratégies de continuité reposent sur des plans techniques sans mesure de
l’adéquation humaine.

Les équipes IT peinent ainsi à aligner leurs compétences émotionnelles avec les exigences de la sécurité informatique. La défaillance du facteur humain dans les plans de résilience accroît le risque de délais de réaction et d’erreurs. En cas d’incident majeur, l’épuisement mental des RSSI peut conduire à des décisions moins pertinentes ou retardées. Les conséquences opérationnelles incluent des périodes d’indisponibilité plus longues, avec un impact financier significatif.

Zscaler propose de replacer l’humain au cœur des stratégies de résilience cybernétiques et opérationnelles. La société recommande d’intégrer des évaluations régulières du bien-être et des programmes de soutien psychologique. Elle préconise également de former les équipes IT à la gestion du stress et à l’anticipation des crises. Le rapport offre une feuille de route complète pour renforcer la résilience à la fois sur le plan technique et culturel.

Il insiste sur la nécessité de leadership fort et d’une culture d’entreprise valorisant la solidarité en situation de crise. Des outils pratiques, tels qu’un quiz interactif, sont proposés pour aider les dirigeants à engager leurs équipes. Selon James Tucker, l’équilibre entre technologie, processus et humain est le véritable gage de réussite d’une stratégie résiliente. Les organisations capables de combiner ces trois dimensions seront mieux armées face aux menaces imprévisibles.

Cette approche holistique transforme la résilience d’un simple concept en véritable avantage compétitif durable. Les auteurs rappellent que la résilience informatique dépend autant de la santé mentale des collaborateurs que des infrastructures.

Dans un contexte de menaces cyber en forte croissance, le facteur humain devient l’élément critique des plans de continuité. L’application rigoureuse de ces recommandations doit permettre aux entreprises de mieux résister aux crises futures.