Ici comme dans les autres secteurs de l’immatériel et du numérique, l’adoption de l’IA progresse à grands pas. L’enquête exhaustive de Stackoverflow permet l’analyse fine de cette progression avec plusieurs points saillants. Du côté des promesses, l’automatisation des tâches répétitives et la réduction du temps de codage. Mais parmi les développeurs seniors qui ont plus de 10 ans d’expérience, à peine 2,5 % expriment une forte confiance dans l’assistance apportée par les outils IA. Selon l’étude, l’intelligence artificielle opère des tests superficiels, introduit des bugs subtils et des failles de sécurité (injections SQL,
cross-site scripting, etc.). Ou encore des erreurs conceptuelles. Reproche majeur, 45 % des développeurs estiment que le débogage du code généré par l'IA prend plus de temps que le codage à partir de zéro. En bref, l'IA génère un travail supplémentaire de vérification
et de révision.
Au plan international, les développeurs indiens font le plus confiance aux outils d'IA, soit
56 % d'entre eux qui leur font entièrement ou plutôt confiance. En revanche, seuls 28 % des répondants néerlandais et américains et un quart des développeurs canadiens et français partagent cette opinion.
Pour les entreprises manipulant des données sensibles, le code généré sans contrôle représente un risque juridique majeur, notamment en regard des règlements européens. Des promesses non tenues par les outils d’assistance au codage
La plus grande frustration, citée par 66 % des développeurs dans le graphique ci-dessus, est de devoir composer avec « des solutions d'IA qui sont presque bonnes, mais pas tout à fait ». Cela conduit à énoncer ce deuxième bémol: 45 % des répondants déclarent que le débogage du code généré par l'IA prend plus de temps que celui généré par les humains.
Au-delà de l’IA, le monde des développeurs ne reste pas les bras croisés face aux rapides évolutions. Ainsi, 69 % des développeurs ont passé du temps au cours de l'année dernière à apprendre de nouveaux langages. Et 36 % des codeurs ont appris à utiliser des outils basés sur l'IA pour leur travail ou pour faire progresser leur carrière. Les principales ressources pour apprendre à coder restent la documentation technique (68 %), les ressources en ligne (59 %) et Stack Overflow (51 %).
Le « Vibe coding » ou le paradoxe du no-code dans le milieu des développeurs
Ces deux termes tendance qualifient le processus de génération d’applications ou des composants entiers à partir d’invites aux LLM. Cette tendance concerne très largement les développeurs moins expérimentés, mais elle nécessite un niveau élevé de confiance dans les résultats de l'IA. Comme indiqué dans le graphique ci-dessous, 72 % des développeurs n’utilisent pas le Vibe Coding.
L’usage de l’IA suppose un compromis délicat en termes de confiance et de sécurité dans les courts délais d'exécution des projets. Autant dire qu’il reste encore de la marge aux outils d’assistance au codage pour concurrencer les développeurs chevronnés.
Plus de la moitié des développeurs (52 %) n’utilisent pas les agents IA, mais 70 % des codeurs reconnaissent que les agents ont réduit le temps de développements spécifiques. Et 69 % d’entre eux disent qu'ils ont augmenté leur productivité. Pour l’heure, les développeurs humains restent encore les arbitres ultimes de la qualité et de l'exactitude.
