Google et Microsoft.
L’ARCEP, l’autorité administrative indépendante française qui régule notamment les communications électroniques, dresse un premier constat. Après l’explosion du trafic d’après-covid, l’augmentation du débit global d’internet se réduit sensiblement avec 9 % de croissance. L’origine du trafic, environ 53 % du volume, provient des cinq acteurs majeurs que sont Netflix, largement en tête avec 15,3 % du trafic, Akamai, Facebook, Google et Amazon. À noter, le Fai français OVH ne compte que pour 0,9 % du total du trafic.
D’autre part, le développement des CDN internes se poursuit et permet d’optimiser le trafic acheminé via les interconnexions. Ainsi, 20 % du trafic entrant vers les clients finaux est acheminé par ces CDN.
Le protocole IPv6, officiellement standardisé par l’IETF en 1998 pour remplacer l'IPv4, continue son lent déploiement avec une adoption qui s’étale sur plusieurs décennies. Le but étant de multiplier considérablement le nombre d’adresses IP disponibles. À la tête de l’Arcep, Laure de la Raudière, assure que la quasi-totalité des clients grand public devraient avoir une connectivité IPv6 d’ici fin 2027.
En revanche, les sites gouvernementaux ne donnent pas l’exemple, seuls 7 % d’entre eux étaient disponibles en IPv6 en 2024. Au terme de 2024, 87 % des clients du réseau fixe ont activé ce protocole et 70 % sur le mobile. Du côté des fournisseurs de contenu et des hébergeurs, plus d’un tiers, soit 35 % des sites web, sont disponibles en IPv6 et 23 % pour la messagerie. Néanmoins, le taux d’emails sous IPv6 a été multiplié par trois en deux ans, un satisfecit pour l’Arcep par conséquent.
Le cloud et l’IA sous la surveillance du "gendarme des télécommunications"
La récente loi SREN (Sécuriser et Réguler l’Espace Numérique), promulguée en mai 2024, confie de nouvelles missions de régulation à l’Arcep. Cela, pour mettre en musique deux règlements européens, d’une part le Data Act et celui sur la gouvernance des données (Data Governance Act). Dans le contexte géopolitique tendu avec les Etats-Unis, la bataille promet d’être rude.L’Arcep milite pour un cadre législatif favorisant la neutralité d’Internet. Notamment en facilitant le changement de fournisseur via, notamment, une meilleure portabilité des données. En effet, il est à prévoir que les grands opérateurs du web dressent de nouvelles barrières lors de l’accès des petits acteurs.
Côté IA, les hyperscalers qui pèsent fortement sur le marché des grands modèles d’intelligence artificielle générative via les moteurs de recherche ou les plateformes vidéo, sont dans la cible de l’Arcep. Il est à craindre que les grands acteurs ne s’en préoccupent pas beaucoup.
Enfin, le rapport mentionne l’objectif de la réduction de l’empreinte environnementale des services numériques, qualifiée par les termes passe-partout de « durabilité du numérique ». Depuis le 17 mai 2024, les acteurs numériques peuvent recourir au référentiel général de l’écoconception des services numériques pour réduire l’empreinte environnementale des sites web, logiciels, plateformes vidéo, chatbots IA, etc.